Les grands marchands de grains de ce monde (Cargill, ADM, et autres) ont accès à des photos satellitaires qui servent, à l’aide de logiciels prévisionnels, à estimer le rendement des cultures à l’échelle planétaire. Par conséquent, ces négociants peuvent sécuriser leurs approvisionnements en grains avant même que le prix des denrées ne monte à la suite d’un rajustement des anticipations de récolte. À l’échelle de la ferme, de plus en plus d’agriculteurs s’abonnent à un service d’interprétation de données géoréférencées recueillies chez eux pour notamment prédire le rendement en cours de saison et planifier leurs récoltes.
Puis, il y a les autres, incluant moi-même, qui n’ont pas accès à ces technologies, mais qui néanmoins souhaitent prédire leurs rendements. Alors, je me suis demandé s’il était possible de prédire le rendement du soya ou du maïs à partir du rendement qu’on a obtenu dans les parcelles de céréales.
Pour répondre à cette question, j’ai corrélé le rendement moyen annuel de différentes cultures pour la période allant de 2003 à 2021 (Superficie des grandes cultures, rendement à l’hectare et production (quebec.ca)).
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Sélectionner la semence optimale pour le maïs ou le soya représente un gros défi. Bien que les caractéristiques génétiques des hybrides ou des cultivars puissent être connues à l’avance, il demeure difficile de prévoir les conditions de croissance pour la prochaine saison. Voici quelques conseils.
En bref, il y a une bonne corrélation entre le rendement des trois espèces de céréales à paille que j’ai considérées (tableau 1). De même, les rendements de soya et de maïs sont intimement liés. Fait intéressant, la relation entre les rendements de blé et ceux du maïs est assez bonne pour penser s’en servir comme prédicteur du rendement du maïs. Dans une moindre mesure, le rendement du blé est également corrélé avec celui du soya. Certes, la pondération des hectares consacrés à chaque culture varie d’une région à l’autre et de corréler les rendements moyens de l’ensemble du Québec peut amener des biais. J’ai donc refait l’analyse en utilisant seulement les données de la Montérégie; une région relativement homogène dans ses choix de cultures (figure 1). La relation entre les rendements de blé et de maïs n’est pas parfaite, mais elle semble être proche au moins 3 fois sur 4. Alors, si en 2022 vous avez obtenu un rendement de blé qui se démarque de votre moyenne à long terme, et que vos champs de blé et de maïs sont de qualité semblable, il y a une probabilité élevée que le maïs se démarque également de la moyenne.
