L’amarante tuberculée : une super mauvaise herbe sous haute surveillance

L’amarante tuberculée est résistante à cinq groupes d’herbicides

Publié: 4 juin 2024

L’amarante tuberculée a été observée dans plusieurs champs de la province.

Plusieurs observations d’amarante tuberculée ont été répertoriées au Québec ces dernières semaines. Cette mauvaise herbe mérite une alerte « AMBER » pour les champs de maïs et de soya de la province. C’est maintenant qu’il faut intervenir.

L’amarante tuberculée est une plante extrêmement envahissante

Plusieurs personnes ont observé cette semaine la présence d’amarante tuberculée dans des champs de maïs et de soya. Cette mauvaise herbe extrêmement envahissante mérite une attention particulière. Il ne faut pas hésiter à prendre tous les moyens pour l’éliminer. Comme la COVID, cette plante se propage comme une traînée de poudre et s’adapte rapidement aux nouveaux moyens de lutte.

L’amarante tuberculée est résistante aux herbicides du groupe 2 (Pursuit, Ultim), groupe 5 (atrazine, Sencor), groupe 9 (glyphosate), groupe 14 (Blazer) et groupe 27 (Callisto).

L’amarante tuberculée est résistante à 5 groupes d’herbicides

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Au Québec, cette mauvaise herbe est résistante jusqu’à cinq groupes d’herbicides incluant le glyphosate. L’amarante tuberculée appelée waterhemp en anglais a la particularité de produire des plants mâles et femelles (diploïdes). Ceci lui donne l’avantage d’une grande diversité génétique et de s’adapter rapidement aux moyens de lutte chimique.

Que faire ce printemps?

La première action suggérée est d’apprendre à la reconnaître et de dépister les champs tôt en saison. Voici deux documents utiles pour l’identifier au champ: Fiche Amarante tuberculée du Réseau d’avertissement phytosanitaires,  OnVegetables (anglais).

L’amarante tuberculée produit de très petites graines (3 mm) qui collent facilement aux pneus et aux équipements agricoles. Les experts vous suggèrent, pour la dépister, de regarder en premier à l’entrée de vos champs. C’est d’ailleurs un équipement de travail du sol provenant des États-Unis qui en 2017 aurait contaminé pour la première fois un champ au Québec (Montérégie-Ouest).

Une fois identifié, il a urgence de se mettre en mode action. La méthode la plus efficace est de l’arracher à la main, bien attendu quand c’est possible. Sinon, il existe des solutions herbicides de post-émergence. Vu que l’amarante tuberculée est résistante à plusieurs herbicides, choisir le bon traitement est compliqué.

Un site utile à consulter est le portail ontarien pour la protection des cultures qui génère des recommandations personnalisées selon la culture, ses caractères génétiques, le stade et le type de mauvaises herbes. Vous pouvez aussi consulter SAgE pesticides pour connaître les produits homologués.

Votre fournisseur d’intrants est une source précieuse d’information pour connaître les traitements herbicides qui ont bien fonctionné dans votre région contre l’amarante tuberculée (waterhemp). De cette façon, vous maximisez vos chances de choisir un traitement avec le bon groupe d’herbicide pour votre champ.

Envoyer un échantillon au Laboratoire d’expertise du MAPAQ

Une fois que vous avez réussi à contrôler l’envahisseur, la prochaine étape recommandée est d’envoyer un échantillon de la mauvaise herbe au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ.  Ils feront une analyse pour déterminer à quelles herbicides l’amarante tuberculée que vous avez identifiée est résistantes. Ce service est gratuit.

Consultez, Envoi des échantillons au LEDP pour plus d’information sur le prélèvement et l’envoi des échantillons.

Le résultat d’analyse du laboratoire vous confirmera que vous avez identifié la bonne espèce d’amarante et vous informera sur les groupes d’herbicides à éviter la prochaine saison.

Information complémentaire

Dans cette vidéo Défi maïs réalisé en 2017 dans le premier champ ou l’amarante tuberculée (aussi appelée amarante rugueuse) a été observée au Québec, l’agronome Alexandre Tessier explique la problématique de cette mauvaise herbe. En 2017, lors du  tournage de la vidéo, l’amarante tuberculée était connue pour être résistante à trois groupes d’herbicides. Aujourd’hui, l’amarante tuberculée est résistante à cinq groupes d’herbicides au Canada et à six groupes d’herbicides aux États-Unis.

Cette photo prise en 2017 de l’agronome Alexandre Tessier montre un plant d’amarante tuberculée mature (aussi appelée amarante rugueuse) dans le premier champ où la mauvaise herbe a été identifiée au Québec.

Voir aussi L’amarante tuberculée au Québec (vidéo)

Lire aussi L’amarante tuberculée, de nouveau en haut de liste des mauvaises résistantes au Québec

À PROPOS DE L'AUTEUR

Yvon Therien

Yvon Therien

Agronome retraité et consultant

Yvon Thérien est agronome retraité et consultant spécialisé en agriculture. Il a été éditeur du Bulletin des agriculteurs de 2010 à 2024.