L’amarante tuberculée, de nouveau en haut de liste des mauvaises résistantes au Québec

Elle représente le quart des populations confirmées résistantes

Publié: 4 avril 2024

Plantules d'amarante tuberculée détectés tout récemment.

Pour une deuxième année consécutive, l’amarante tuberculée est la principale mauvaise herbe résistante en importance au Québec pour la saison de culture 2023. Les résultats ont été partagés par le Réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP), selon des analyses effectuées par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ et le Centre de recherche sur les grains (CÉROM). 

L’amarante tuberculée s’est retrouvée dans 24,2 % des échantillons. La vergerette du Canada vient non loin derrière avec un peu plus de 22,6 % des échantillons, suivi de la petite herbe à poux avec 13,7 %.

Les résultats indiquent que le tiers des populations testées ont montré des résistances multiples. La résistance aux herbicides du groupe 2 représente 52 % des résistances diagnostiquées, suivie de la résistance au glyphosate avec 31 % des cas.

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Au chapitre des régions, la Montérégie est en tête avec 55 cas confirmés, soit 44 % de tous les cas de résistance diagnostiqués en 2023. La région du Centre-du-Québec vient au second rang avec 18 populations (15 %), suivie de Chaudière-Appalaches et des Laurentides avec 15 populations (12 %) dans chacune des régions.

Le soya demeure la culture la plus affectée avec 59% des cas de populations de mauvaises herbes résistantes. Le maïs-grain vient en second à 17 %.

Peu de cultures échappent aux résistances, avec des pourcentages variant entre 7 et 1%. En ordre d’importance, les autres cultures concernées sont le blé, le maïs sucré, l’orge, la citrouille, le canola, l’avoine, le pois fourrager, le sorgho, le sapin, les courges, le maïs fourrager, la prairie, l’asclépiade, la pomme de terre et le fraisier.

Au total, ce sont 206 populations de mauvaises herbes qui ont été testées pour fin de diagnostic de résistance, dont 124 ont montré des résistances aux herbicides.

Le nombre de tests réalisés en 2023 est en augmentation par rapport à 2022, mais l’Équipe malherbologie du LEDP du MAPAQ rappelle que « le nombre et la distribution réelle des mauvaises herbes résistantes au Québec demeurent grandement sous-estimés, puisque les tests de résistance réalisés dépendent de la collaboration des producteurs agricoles et de leurs conseillers ».

L’Équipe rappelle donc que le service de détection de la résistance des mauvaises herbes est offert à toute personne ou organisation du Québec qui en fait la demande, peu importe le type de production agricole, surtout que les tests de dépistage moléculaire peuvent détecter les résistances au stade plantule.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.