Quel est le portrait de la situation quant aux mauvaises herbes résistantes au Québec? Un des constats du plus récent rapport de l’équipe de malherbologie du MAPAQ est que la résistance progresse, avec trois nouvelles mauvaises herbes figurant au tableau. Les champs de soya demeurent surreprésentés, sans doute en raison de la prédominance de l’amarante tuberculée résistante parmi les diagnostics.
Le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) a confirmé 153 populations de mauvaises herbes résistantes aux herbicides, dont une majorité (53%) démontrent une résistance multiple.
Les herbicides du groupe 2 sont le plus en cause. Ils ont été retracés dans 51% des populations confirmées. Le groupe 2 regroupe les inhibiteurs de l’ALS dont l’imazéthapyr, le chlorimuron-éthyle et le flumetsulame). Le groupe 9, qui inclut le glyphosate, était présent à hauteur de 31%. La résistance multiple concerne les herbicides du groupe 2 dans 81% des cas.
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L’amarante tuberculée est responsable de 38% des cas de résistance. Cela représente 59 populations résistantes aux herbicides de 2024, dont 49 présentant de la résistance à de multiples groupes d’herbicides. La petite herbe à poux vient au deuxième rang, avec 22% des cas, suivi de la vergerette du Canada avec 16%.
Les trois nouvelles mauvaises herbes résistantes sont la moutarde des champs (résistante aux herbicides du groupe 5), la sétaire verte (résistante aux herbicides du groupe 1) et le canola multirésistant (aux herbicides des groupes 2 et 9).
Avec sa prévalence de grandes cultures, la Montérégie trône au premier rang parmi les régions les plus affectées en regroupant 60 % de tous les cas de résistance obtenus en 2024. La région du Centre-du-Québec est au second rang avec 21 populations (14 %), suivie des Laurentides avec 20 populations (13 %).
Tel que mentionné plus tôt, la majorité des populations de mauvaises herbes résistantes aux herbicides ont été découvertes dans le soya, soit 68 %, tandis que le maïs-grain représente 15 % des cas.
Avec un nombre réel de population et de répartition largement sous-estimé, l’équipe de malherbologie du LEDP encourage tous les intervenants à soumettre des échantillons à l’analyse pour confirmer ou non une résistance. Dans le cas d’un test négatif du LADP et d’un doute quant à une résistance, d’autres tests peuvent être menés par le Centre de recherche sur les grains (CÉROM).
Par ailleurs, il est indiqué que d’autres tests plus rapides, actuellement en validation, pourraient être disponibles à l’été 2025. Au lieu de la moyenne de 21 jours, les résultats seraient connus en l’espace de quelques jours, selon des informations diffusées au congrès du Réseau québécois de recherche enagriculture durable (RQRAD).