Le Réseau des grandes cultures au Québec (RGCQ) a publié dernièrement les résultats des évaluations pour le blé et le seigle d’automne pour les trois régions où les variétés sont testées.
Tous les espoirs étaient permis avec une bonne survie hivernale en général pour les céréales d’automne. Malheureusement 2023 s’est avérée une année difficile, comparativement à 2022. Les rendements ont diminué sur un an de 15% sur les sites de la zone 1, de 30% pour la zone 2 et de 15% pour la zone 3, indique Denis Marois, responsable des essais céréales d’automne au RGCQ.
Le rendement est encore plus décevant dans le seigle. Le rendement de la zone 1 est inférieur de 16%, alors que les zones 2 et 3 affichent toutes les deux une baisse de 20%.
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La zone 1 regroupe cinq essais en tout à Saint-Mathieu-de-Beloeil (3) et Saint-Hugues (2), la zone 2 six en tout, à Saint-Augustin-de-Desmaures (3), Princeville (3) et Maricourt (1) et la zone 3 compte cinq essais à Normandin (3) et à La Pocatière (2).
Denis Marois ajoute que le seigle hybride affiche cette année une hausse de 25% de rendement malgré une baisse de population au semis de 25%, ce qui pourrait rendre plus attrayant ce seigle dont les semences coûtent plus cher que les semences conventionnelles.
La fusariose s’est faite discrète, sur la base des observations des gens ayant manipulé les échantillons. Il faudra attendre le début de l’hiver pour avoir l’analyse complète des laboratoires d’Ottawa et en savoir plus. Malgré que plusieurs producteurs aient mentionné des problèmes de verse, ce dernier ne s’est pas manifesté de manière marquée dans les parcelles du RGCQ.
Les observateurs au RGCQ ont toutefois noté davantage de taches foliaires en 2023, tout comme la tache brune qui a été plus présente.
Interrogé à savoir ce qui avait provoqué cette baisse de rendement, Denis Marois avance les conditions météo extrêmes de l’été 2023. Les céréales d’automne ont bénéficié d’un bon départ, au contraire des céréales de printemps. Les choses se sont gâté par la suite. Il a fait très chaud pendant plusieurs semaines en juin, qui a connu la seule période de canicule de la saison estivale, suivi d’une période très humide et plutôt fraîche en juillet. « La chaleur a été mal distribuée cet été », résume le responsable.
Les dates de semis ont suivi les recommandations selon les régions. D’ailleurs, les semences d’automnes pour les essais de 2023-24 sont arrivées et devraient être semées sous peu, selon les endroits. Les parcelles de Normandin devraient l’être d’ici le 1er septembre, alors que dans la région de Montréal, ils pourraient se faire dans la dernière semaine de septembre. Denis Marois ne recommande pas, par ailleurs, de dépasser cette date, bien que les semis pourraient s’avérer être plus compliqués cette année en raison des conditions sur le terrain actuellement.
Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder aux tableaux en pdf. Les données complètes sont disponibles sur le site interactif du RGCQ ici.
