Plusieurs agriculteurs dans le sud du Québec ont eu la chance d’avoir un avant-goût du printemps en pouvant semer à la mi-avril leurs superficies de blé, grâce à d’excellentes conditions. Depuis, la pluie et le froid persistent et ont mis sur la voie de service les travaux dans les champs, au grand dam de plusieurs, au point que certains songeraient à troquer leurs semences pour des produits plus hâtifs.
Il serait toutefois prématuré et imprudent d’agir de la sorte, prévient l’agronome de Bayer, Stéphane Myre, spécialisé dans la culture de maïs. Dans un courriel envoyé aux représentants et à des producteurs, il revient sur les facteurs à considérer et les éléments devant baliser les choix quant aux UTM. Joint au téléphone, il remet en contexte le « retard » actuel. « L’an dernier, les semis n’ont débuté qu’à partir du 6 mai et l’année s’est traduite par des rendements records pour plusieurs producteurs ».
La période habituelle pour décider de changer la maturité des hybrides se situe entre le 21 et le 25 mai. Si la température est favorable dans la semaine du 22 au 26 mai, on peut procéder tel que prévu. Les études démontrent qu’on peut semer des hybrides pleine saison jusqu’au 26 mai environ et afficher le maximum de rentabilité économique (rendement vs coût de séchage). Après le 26 mai, on peut considérer baisser la maturité des hybrides de 100 à 150 UTM par semaine de retard. Dans tous les cas, les recommandations habituelles de populations spécifiques s’appliquent, peu importe le type d’hybride.
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Stéphane Myre propose également quelques éléments de réflexion avant de changer son hybride:
- Est-ce que changer d’hybride va réellement changer le résultat final : potentiel de rendement vs humidité à la récolte ? Le maïs s’adapte dans une certaine mesure : semé plus tard, il faut moins de temps au maïs pour que les croix sortent et pour que le point noir soit atteint.
- Est-ce pertinent de changer d’hybride quand moins de 3-4 jours sont nécessaires pour les semis?
- Doit-on considérer l’ensilage comme le maïs-grain ? La réponse est non… L’ensilage offre plus de latitude que le maïs-grain.
- Quelle est la part réelle des hybrides tardifs à changer ? Il faut tenir compte de la floraison et de la courbe de séchage des hybrides. Des hybrides dits « sécuritaires » à floraison hâtive et/ou reconnus pour avoir une courbe de séchage rapide ne seront probablement pas à changer.
- Quelle est la disponibilité des hybrides plus hâtifs en cas de changement ?
L’agronome suggère en résumé de peser le pour et le contre et de prendre le temps de réfléchir afin d’éviter des décisions lourdes de conséquences.