C'est le résultat d'une saison hors norme, entre autres au Saguenay-Lac-Saint-Jean
Le mois d’octobre a à peine deux semaines de complétées que des producteurs de grandes cultures ont débuté leur récolte de maïs-grain. Ce sont surtout des producteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Mauricie et de la Capitale-Nationale qui ont pu commencer en raison des conditions propices réunissant à la fois du beau temps et de la chaleur.
Le phénomène est marginal, selon Francis Allard, agronome en développement de marché, Rive-Nord et Est du Québec, mais reflète les conditions extraordinaires connues dans l’Est du Québec en 2024. « Les semis ont commencé dans la région avant le sud du Québec », donne en exemple l’agronome. Toutes les cultures ont donc achevé leur maturité avec deux ou trois semaines d’avance, que ce soit pour le soya ou le canola, avec de très bons résultats. Le manque d’eau en fin de saison pourrait toutefois affecter les rendements. « Il manque un peu d’eau, mais les cultures ont profité des bonnes conditions chaudes. Avec la chaleur des derniers temps, on a été sur une bonne lancée. » Aucun gel n’avait d’ailleurs été enregistré encore dans plusieurs endroits du Lac Saint-Jean.
Le gros de la récolte devrait débuter réellement dans deux à trois semaines, estime Francis Allard, ce qui est tout de même plus hâtif que les dates habituelles. Le degré d’UTM des hybrides dans la région tourne habituellement entre 2000 et 2200. On s’attend à une bonne qualité et à du rendement, justement en raison de tous les facteurs réunis cet été dans ce coin du Québec.
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La Ferme Magi, située à Hébertville, fait partie de celles qui ont débuté. Les producteurs ont récolté du maïs semé sous film plastique le 2 octobre dernier à un degré d’humidité de 25%. L’hybride de 2100 UTM a donné un rendement de 9 tonnes à l’hectare (t/h). Une autre variété de 74 jours de maturité, récolté depuis le 8 octobre, a donné pour sa part des rendements de 9,8-9,9 t/h à un taux d’humidité de 21,5 à 21,7%. « C’est excellent comme résultats », a commenté le propriétaire, Émile Girard. Il s’agit d’une date record pour un début de récolte sur la ferme, qui devance celle du 15 octobre de 2023, qui était elle-même du jamais vu. Tous les semis ont été complétés cette année au 5 mai pour les 350 hectares de la ferme, alors qu’ils avaient commencé le 30 avril.
Le progrès des récoltes risque de ralentir puisque de la pluie est tombée dans la région, en plus de temps plus froid. Les travaux étaient déjà ralentis par les grandes rosées qui raccourcissaient le temps disponible pour la récolte.
Pour le reste du Québec, Francis Allard note que le maïs est prêt, mais que le froid et les conditions de sol sont moins favorables. Si les producteurs pouvaient débuter, ce serait tout à leur avantage afin de limiter les dépenses liées aux coûts de séchage.
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