Les fermes céréalières en région plus rentables

Les programmes des deux paliers de gouvernement expliquent en partie la différence entre les régions

Publié: 30 novembre 2023

Les petites céréales beaucoup plus cultivées en région, un avantage pour les entreprises.

Malgré ce qu’on pourrait croire, les entreprises agricoles spécialisées dans les grandes cultures en région tirent leur épingle du jeu dans les dernières années. Elles devancent mêmes les entreprises du même genre dans les régions plus centrales, et ce, peu importe leur taille.

La raison provient de leur spécialisation dans les petites céréales et du soutien qu’elles reçoivent de la part de programmes d’aide financière du gouvernement du Québec et du gouvernement fédéral, indique un rapport de la Direction des analyses et des politiques de sécurité du revenu agricole.

Quand on parle de régions, il est question de l’Abitibi-Témiscamingue, du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord, de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, du Nord-du-Québec, de l’Outaouais et du Saguenay–Lac-Saint-Jean, tandis que les petites céréales et oléagineux ciblés sont l’avoine, le blé, l’orge et le canola.

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Pour mettre en contexte,  le Québec a produit des céréales et des oléagineux pour une valeur s’élevant à plus de 2 G$ en 2022, représentant 39 % des recettes des cultures produites dans la province.

De 2018 à 2022, les entreprises produisant principalement des céréales et des oléagineux ont cultivé en moyenne 16 % de leurs superficies en avoine, en blé, en canola et en orge. En régions périphériques, cette proportion augmente à 65 % des superficies en culture. En ayant accès à différents programmes (programme Agri, l’assurance récolte et l’assurance stabilisation des revenus agricoles, les programmes Prime-Vert et Territoires : drainage et chaulage des terres, ainsi que l’Initiative ministérielle « Productivité végétale »), ces derniers « leur permettent de mieux gérer les risques financiers et économiques », peut-on lire dans le rapport.

Pour une période de 10 ans (2013 à 2022), davantage d’exploitations couvrent leurs dépenses en régions périphériques, peu importe la catégorie de revenus agricoles bruts.

En chiffres, cela se traduit par 71% des fermes de petites céréales du Québec couvrant leurs dépenses en région, comparativement à 60 % en régions centrales. Il faut ajouter que durant la période mentionnée, les fermes en périphérie ont bénéficié d’une aide financière supérieure, notamment grâce à l’assurance récolte et au programme Territoires : drainage et chaulage des terres.

Le rapport conclut en disant que les programmes d’aide financière contribuent « à l’amélioration de la gestion et des revenus ainsi qu’à la pérennité des entreprises, tout en favorisant l’occupation du territoire ».

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.