Aux États-Unis, la sécheresse qui sévit fait craindre pour l’accumulation de nitrates à des seuils toxiques dans les fourrages. Ce problème survient quand beaucoup d’azote est disponible dans le sol, que la plante l’absorbe, mais qu’un stress comme la sécheresse empêche ou ralentit la conversion en acides aminés et protéines.
Chez les animaux, l’excès de nitrates est absorbé dans le sang et peut créer une intoxication, mortelle dans certains cas. Pour les humains, la grande préoccupation est plutôt du côté des gaz dans le silo.
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Les rares pluies de juillet et celles des derniers jours font en sorte qu’au Québec, l’accumulation de nitrates dans les fourrages n’est pas une préoccupation cette année, à moins que des champs de graminées aient complètement échappé à la pluie. Dans tous les cas, l’occasion est bonne pour se rappeler les précautions à prendre concernant les émanations gazeuses létales des silos.
Voici quelques informations tirées de notes de cours de l’Université Laval, fournies par le professeur Guy Allard :
L’oxyde nitrique (NO) est un gaz incolore et toxique.
Le bioxyde d’azote (NO2) est un gaz jaune-brun, toxique, à l’odeur irritante.
Pour leur croissance, les plantes utilisent l’azote du sol principalement sous forme de nitrate (NO3) et un peu aussi sous forme d’ammonium (NH4) et le convertissent en protéines lorsque les conditions de croissance sont normales.
Cependant, lorsque la croissance des plantes est retardée par des conditions de croissance adverses (sécheresse, insectes, maladies, grêle, gelée, herbicides, etc.) ou quand le sol est riche en azote, il peut y avoir accumulation de nitrates dans les plantes. Les nitrates absorbés et non convertis en protéines s’accumulent dans les tiges (surtout) et dans les feuilles. Lorsque ces plantes sont ensilées, les nitrates peuvent être perdus dans les effluents ou convertis en nitrites (NO2-), puis en acide nitreux (HNO2).
NO3 —> NO2- —> HNO2
HNO2 —> NO —>NO2 —> N2O4
Une fois respiré, ce gaz se change en acide nitrique avec l’humidité qui se retrouve à l’intérieur des poumons, les réactions sont instantanées!
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