Comment réussir la fenaison de vos prairies

Comment réussir la fenaison de vos prairies

*La fenaison représente un dilemme important pour les éleveurs. Les différentes étapes depuis la récolte jusqu’à la conservation doivent être parfaitement maîtrisées afin de limiter les pertes tout en optimisant les vitesses de séchage et la qualité des foins qui seront donnés au bétail.

Certaines espèces sont à privilégier pour récolter les prairies en foin

Le dactyle, la luzerne et la fétuque élevée conviennent particulièrement à la fenaison au contraire du trèfle blanc ou du ray grass qui sont plus longs à sécher. Pour les Ray Grass, les plantes tétraploïdes pourront contenir 2% d’humidité de plus que les diploïdes ce qui entrainera une durée de séchage d’une demi-journée supplémentaire.

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Quand faucher et à quelle hauteur ?

Pour le 1er cycle, le stade de coupe intervient en tout début d’épiaison pour les graminées et au stade « boutons floraux » pour les légumineuses. À ces stades de coupes, le rendement et la qualité seront optimum. Ils peuvent cependant varier pour les coupes subséquentes.

Dans la mesure du possible, la fauche doit intervenir après la disparition de la rosée afin de s’assurer que l’accumulation des sucres par photosynthèse dans les feuilles soit maximale et que le reste de la journée soit suffisant long pour accélérer au maximum le temps de séchage.

La hauteur de coupe de 6-8 cm minimum va permettre de limiter le développement des mauvaises herbes et de pérenniser la prairie en stimulant sa repousse grâce à la préservation des gaines des graminées et des bourgeons des légumineuses. La qualité du fourrage sera également améliorée. En effet, une telle hauteur de coupe va également limiter les impuretés contenues dans le foin et faciliter la circulation d’air sous les andains pour accélérer le séchage.

Minimiser le temps de séchage représente un aspect très important pour préserver la qualité des foins

Pour le foin, un taux de MS de 80 à 85% est nécessaire pour assurer une bonne conservation sans risque d’échauffement et de moisissure synonymes de pertes (qualité et volume).

Juste après la fauche, une 1ere étape de séchage rapide s’amorce avec la migration de l’eau vers les feuilles puis l’évacuation par les stomates. Pour favoriser cette étape, la surface d’exposition au vent est cruciale ce qui demande une répartition du fourrage sur environ 80 à 90% de la surface fauchée.  Le fourrage va alors passer de 20 à 40-50% de MS.

La 2e étape de séchage commence lorsque la teneur en MS dépasse les 40%. L’eau restante est alors évacuée par la tige. Cette phase est plus lente et peut être optimisée par le passage d’une conditionneuse qui viendra déchiqueter les tiges et créer des points de sortie pour l’eau.

Garder le maximum de feuilles est un gain de qualité

Lors des différentes étapes qui s’alterneront pour maximiser le séchage et récolter votre foin, il est important de prévenir la perte des feuilles car elles contiennent une grande partie de la qualité du fourrage. Des bonnes pratiques sont à mettre en œuvre.

  • Le fanage : Risque de perte de 30% des feuilles. Lorsque nécessaire, passage recommandé tôt le matin avec rotation lente des toupies et avancement rapide du tracteur.
  • Andainage : Risque de perte de 10% des feuilles dans de mauvaises conditions. Passage recommandé tôt le matin.
  • Pressage : Risque de perte de 10% des feuilles. Passage recommandé juste après la disparition de la rosée.

Pour conclure, une fois la récolte terminée, le stockage est également un critère à bien maîtriser pour assurer le maintien de la qualité de vos foins dans le temps. Si le taux de MS de 80% n’est pas atteint, des produits tels que l’acide propionique pourront vous aider à éviter l’apparition de moisissure.

*Texte réalisé en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères. Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.

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