Récolte de soya : rendements variables

La récolte de soya prend son élan et les rendements sont cependant très variables d’une région et d’un producteur à l’autre

Publié: 4 octobre 2022

Récolte de soya : rendements variables

Le beau temps, qui a finalement décidé de s’installer depuis vendredi, a été favorable à l’avancement de la récolte de soya qui traînait de l’arrière. Selon l’État des cultures, les travaux affichent un déficit de 29% par rapport à l’année dernière en date du 30 septembre. La Financière agricole confirme ce constat avec seulement 1% et 3 % dans les régions de Saint-Hyacinthe et de Saint-Jean-sur-Richelieu au 27 septembre. La récolte a aussi débuté au Centre-du-Québec, en Chaudière-Appalaches (où elle est en retard), dans Lanaudière, dans les Laurentides et Laval, ainsi qu’en Mauricie.

Malgré le retard enregistré en Montérégie, la récolte va maintenant bon train, confirme Jean-François Foley, agronome pour Semences PRIDE. « C’est la folie furieuse! Il y a des batteuses jusque tard le soir dans les champs. Les gens vont vouloir en profiter jusqu’à la pluie annoncée vendredi. »

Sur la Rive-Nord de Montréal, les travaux ont véritablement pris leur envol durant la dernière fin de semaine, observe Annie Desrosiers, agronome pour Pioneer. « On a eu du gel dans les derniers jours, ça va uniformiser les champs et aider à faire avancer les récoltes. » D’ici jeudi, elle estime que de 30 à 40% de la récolte pourrait être complétée.

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Du côté des rendements, 2022 se dessine comme étant une année contrastée avec de nettes différences de rendements selon les régions. En Montérégie, les premiers rendements sont jugés bons, même dans le soya hâtif. « La qualité est quand même bonne et les rendements sont d’environ deux tonnes à l’acre (5 t/ha). C’est une bonne saison de récolte », résume Jean-François Foley. Il ajoute que la maladie est quasi-absente, ce qui pourrait être attribué au fait que les rangs se sont refermés assez tard, ce qui a permis d’éviter les cas de sclérotinia, malgré les conditions humides.

Le scénario est tout autre plus au nord. Les observations faites lors de la Tournée des grandes cultures se confirment avec des têtes de plants dégarnies, des plants plus courts et des fèves manquantes dans les gousses, indique Annie Desrosiers. « Il y a de tout : des plants petits pas très branchus, des têtes vides. Maintenant que les feuilles sont tombées, on voit les dommages. » Les régions qui affichaient d’excellents rendements ont maintenant des chiffres dans les moyennes. Ailleurs comme à Joliette, le rendement est en déficit d’une bonne demie tonne par rapport aux autres années.

Attention aux premières impressions

Les résultats décevants du soya pour plusieurs producteurs les amèneront à identifier les causes de cette « sous performance ». Annie Desrosiers les incite à la prudence avant de sauter aux conclusions, car cette année a été extrême à plusieurs points de vue pour le soya. « Il y a eu une accumulation de stress pour le soya avec le froid de juin et la pluie abondante, en plus des pucerons. La croissance végétative du soya, qui se produit en juin, a été perturbé et la plante ne s’en est pas remise. » L’agronome fait valoir que les conditions climatiques semblent avoir joué un grand rôle dans ce qu’on observe aujourd’hui dans les champs. Elle a d’ailleurs envoyé plusieurs spécimens pour une évaluation en laboratoire de ce qui prend toutes les allures de pourriture des racines, une conséquence directe des pluies abondantes.

Annie Desrosiers souligne que les champs les plus en santé affichent des rendements plus uniformes. Des problèmes dans le rendement de soya pourraient donc être le signe de problèmes plus profonds que le type de travail au sol utilisé ou de régie de champ.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.