Les résidus de soya sous la loupe

Une étude du Manitoba s'est penchée sur l'impact de la présence ou non de résidus au champ sur les rendements

Publié: 6 septembre 2022

Résidus au sol après la récolte avec et sans travail de sol

Avec la hausse de la popularité de la culture de soya au Manitoba, des chercheurs ont tenté pendant quatre ans de voir si différentes techniques de travail au sol influençaient les rendements. À titre indicatif, il s’est semé plus de 2 millions d’acres de soya en 2017 dans la province, soit deux fois plus environ qu’au Québec. Les chercheurs voulaient vérifier également s’il y avait moyen de conserver les rendements tout en minimisant l’impact de l’érosion des sols durant l’hiver.

Bien que fauché très court à la récolte, les résidus de soya peuvent constituer une couche de débris dans le champ imperméable à l’eau tout en étant de consistance plus dure que d’autres résidus de cultures. Ils ont aussi la réputation de se prendre dans les équipements de semis.

L’étude sur les résidus s’est appliquée à étudier dans le champ quatre types de travail de sol :

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1) un labour traditionnel à double disque et communément utilisé dans les systèmes conventionnels au Manitoba, 2) aucun travail ou semis direct 3) un travail du sol vertical à faible perturbation (disques réglés sur un angle de 0 degré afin que les résidus soient quelque peu incorporés, mais surtout à gauche de la surface du sol et 4) travail du sol vertical à forte perturbation (disques placés à un angle de 6 degré afin que les résidus soient incorporés avec peu de résidus laissés à la surface du sol), ce qui est devenue une pratique plus courante pendant la durée du projet.

L’étude s’est attardée sur l’impact de ces pratiques sur les semis au printemps (température et humidité) et sur les rendements. Puisque l’étude (menée de 2013 à 2016) a eu lieu dans les champs de producteurs, les semis ont varié au printemps, passant du soya, au maïs et au blé.

La quantité de résidus a été évaluée à l’automne et au printemps. La plus grande réduction de résidus a été observée sans surprise dans le travail conventionnel, mais une réduction importante a eu lieu dans le travail réduit. Côté température, aucune différence significative n’a pu être notée entre les différentes techniques à 5 cm. Même chose côté humidité et température lors de l’émergence des cultures. Les différences notables d’un point de vue visuel dans le champ étaient minimes (tableaux en anglais).

Source: Manitoba Pulse
Présence de résidus au printemps-(1) Travail du sol vertical – perturbation élevée, (2) Travail du sol vertical – faible perturbation, (3) Travail du sol conventionnel – travail du sol en profondeur, (4) Aucun travail du sol – semis direct. Source: Manitoba Pulse

Malgré les différentes techniques de travail de sol, aucune différence statistique dans le peuplement de la culture d’essai n’a été mesurée dans quatre des cinq expériences pour les comptages précoce et final du peuplement. Il n’y avait pas non plus de différences statistiques dans les rendements des cultures d’essai entre les différents traitements de gestion des résidus de soya pour quatre des cinq expériences.

Les seules différences sont apparues lors du printemps humide de 2016 où la levée a été inégale dans toutes les parcelles. En 2017, le rendement de soya en semis direct a été de trois boisseaux inférieurs bien que le nombre de plants à l’automne, l’humidité et la température aient été les mêmes que dans les autres parcelles. Les chercheurs concluent qu’il y a peu de différences entre les différentes techniques. D’autres préoccupations n’ont pas été abordées, telles que les ornières dans le champ après la récolte.

Les coûts financiers et en temps de la gestion des résidus est à évaluer pour chaque producteur, tout comme les impacts de l’érosion éolienne du sol.

Source: Manitoba Pulse

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.