Plus de blé et de maïs cette année au Canada

Les bouleversements géopolitiques des dernières semaines se font sentir dans les intentions de semis de 2022

Publié: 26 avril 2022

Plus de blé et de maïs cette année au Canada

La saison de culture 2022 risque de ne ressembler à aucune autre de mémoire récente, si on se fie aux données dévoilées par Statistique Canada quant aux intentions de semis pour la prochaine saison. Selon les informations recueillies auprès des agriculteurs, il se sèmerait beaucoup plus de blé et davantage de maïs-grain cette année, au détriment du canola et de l’orge. Pour le Québec, les tendances actuelles pointent vers un légère augmentation dans les semis de maïs-grain et une faible diminution dans le soya.

Les agriculteurs doivent en effet jongler avec plusieurs facteurs importants, comme les coûts de production en hausse et le gain en valeur des céréales sur les marchés. Les derniers événements météo viennent aussi changer la donne dans certaines régions du pays. La sécheresse dans l’Ouest en 2021 a causé d’importantes pertes, ce qui aurait pu mener des producteurs à privilégier d’autres cultures malgré des prix en hausse, dans le cas par exemple du canola.

A l’échelle nationale, les agriculteurs prévoient ensemencer 25 millions d’acres de blé en 2022, en hausse de 7,2 % par rapport à l’année précédente. L’augmentation de superficie prévue est probablement attribuable aux prix élevés ainsi qu’à la forte demande mondiale. La hausse de superficie est notable dans les trois provinces des Prairies. Malgré les prix élevés et la forte demande mondiale en oléagineux, la superficie de canola devrait diminuer de 7 % pour s’établir à 20,9 millions d’acres en 2022.

Pour le maïs-grain, il se sèmerait 3,7 millions d’acres, en hausse de 6,4 % par rapport à un an plus tôt. Quant au soya, les prévisions tablent sur 5,4 millions d’acres de soya, en hausse de 0,7 % par rapport à 2021.

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La superficie ensemencée d’orge devrait diminuer de 9,7 % pour s’établir à 7,5 millions d’acres en 2022 alors que celles en avoine devrait augmenter de 16,6 % pour atteindre 4 millions d’acres, comparativement à un an plus tôt.

Finalement, la superficie ensemencée de lentilles devrait augmenter de 4,2 % par rapport à un an plus tôt pour atteindre 4,5 millions d’acres.

Au Québec

Selon les chiffres avancés par Statistique Canada, les agriculteurs québécois pencheraient davantage pour le maïs-grain, bien que les changements par rapport à l’an dernier ne soient pas majeurs. Les intentions de semis de maïs-grain sont en légère hausse de 0,9 % pour atteindre 893 400 acres en 2022. Les ensemencements de soya devraient baisser légèrement (-0,6 %) comparativement à l’année dernière à 920 200 acres, ce qui en fait la culture dominante au Québec.

Parmi les autres tendances, les semis en orge passent sous le cap des 100 000 acres pour la première fois depuis 1979, tandis que la canola a le vent dans les voiles avec le plus de superficies depuis 2012. Les superficies de blé de printemps sont les plus faibles depuis 2014, une baisse qui pourrait être liée aux piètres résultats des dernières années en raison des printemps très secs qui ont sévit. Le blé d’hiver restant constitue en 2022 la plus importante superficie grâce aux semis records de l’automne. Le taux de survie est évalué à près de 82%.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.