Le centre de recherche Soil Health Institute, dont le siège social est situé à Morrisville en Caroline du Nord, aux États-Unis, a initié une enquête pour valider la rentabilité des pratiques de conservation des sols. L’équipe a interviewé 100 producteurs dans neuf États qui utilisent les techniques de semis direct, de travail réduit et de cultures de couverture depuis au moins cinq ans. Après une analyse des budgets partiels de ces entreprises, la réponse est oui, elles sont rentables.
Les neuf États choisis représentent 71 % de la production américaine de maïs et 67 % du soya et comprennent Illinois, Indiana, Iowa, Michigan, Minnesota, Nebraska, Ohio, Dakota du Sud et Tennessee.
Les revenus nets ont augmenté pour 85 % des producteurs de maïs et 88 % des producteurs de soya qui ont adopté une approche globale de santé des sols. Quelque 67 % d’entre eux ont rapporté des rendements plus élevés. Ils ont également réduit le coût de production du maïs de 59 $/ha en moyenne et 42 $/ha pour le soya. Ce qui laisse un revenu net plus élevé de 128 $/ha pour le maïs et 111 $/ha pour le soya.
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La résilience des sols en santé est un des facteurs les plus importants pour l’augmentation de la profitabilité. Quelque 97 % des producteurs participant à l’étude ont rapporté que leurs cultures étaient moins affectées par les conditions météo extrêmes.
La méthodologie de l’étude est détaillée dans l’article de Successful Farming. « Le choix des producteurs ne s’est pas fait au hasard », mentionne Archie Flanders, agroéconomiste du Soil Health Institute. Nous avons choisi des producteurs avec un historique d’au moins cinq ans de pratiques de conservation. Mais ils avaient en moyenne adopté ces pratiques depuis une vingtaine d’années. Quelque 60 % d’entre eux utilisent également des cultures de couverture, et ce, depuis 11 ans en moyenne.
Pour les besoins de l’étude, les producteurs devaient fournir les informations pour permettre de dresser un portrait individuel sur l’avant et l’après. Le facteur le plus déterminant pour améliorer la rentabilité est la diminution des coûts de production. Elle provient de plusieurs postes de dépenses comme les fertilisants, les pesticides et ceux reliées aux machineries et équipements.
Certains producteurs ont aussi remarqué une augmentation de la matière organique du sol (MOS). « 80 % des participants du Dakota du Sud ont observé 1,8 point d’augmentation de la MOS par rapport au niveau initial avant les changements de régie de culture », rapporte Archie Flanders.
Les avantages sont multiples pour un sol en santé : amélioration de la disponibilité des nutriments, diminution de la pression des maladies, réduction des risques d’érosion et de pertes d’éléments nutritifs. « On peut aussi ajouter des bénéfices environnementaux comme le captage de carbone, la réduction des gaz à effet de serre et l’amélioration de la qualité de l’eau », ajoute Archie Flanders.
Cette étude avait pour but de répondre à la question des producteurs sur la rentabilité de ces pratiques. « Nos résultats ont démontré que oui », conclut l’auteur.
Source : Successful Farming