Après des années difficiles, la culture du canola au Canada pourrait renouer avec les bonnes années. Ce nouvel engouement n’est pas étranger au prix de la céréale qui a atteint dernièrement son niveau le plus élevé depuis plus de dix ans.
Le prix à la tonne s’est transigé au-delà des 700$ la tonne récemment. Depuis le début de 2021, les prix ont augmenté de 15%, ce qui ne s’était pas vu depuis 2008.
Depuis deux ans, les prix étaient à la traîne, à l’image des ventes qui ont reculé fortement à la suite du retrait de la licence de vente en Chine de deux importantes sociétés canadiennes, Richardson et Vittera. En réaction, les ensemencements de canola ont reculé pour atteindre leur niveau le plus faible en cinq ans l’an dernier.
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Selon le Canadien Canola Council, environ 43 000 producteurs au pays cultivent la céréale pour une production avoisinant les 20 millions de tonnes annuellement. Les principales provinces productrices sont la Saskatchewan, l’Alberta et le Manitoba. Près de 90% de la production est exportée, surtout aux États-Unis, en Chine, au Japon, dans l’Union européenne et au Mexique.
Le Canada produit d’ailleurs les deux-tiers de la production mondiale de canola.
La brusque flambée des prix serait liée à une demande forte pour les huiles de cuisson. La Chine a également recommencé à s’approvisionner au Canada, ce que certains analystes justifient avec la reconstruction du cheptel porcin décimé par la peste porcine africaine encore récemment. L’autre élément à considérer serait la sécheresse qui a sévi en Europe, avec un impact là-bas sur la production. L’Europe est aussi un important producteur de canola.
Avec la hausse des prix, les intentions de semis sont revues à la hausse de 3% à 6% au pays. La pression sur les prix devrait aussi demeurer puisque les réserves pourraient être presque épuisées d’ici cet été. La prudence est toutefois de mise puisque la Chine est reconnue comme étant un acheteur imprévisible. Des prix trop élevés pourraient aussi mener les acheteurs à s’approvisionner vers d’autres sources, comme l’huile de soya ou de palme.
Source: Globe & Mail