Il est très difficile de nettoyer ou désintoxiquer un lot de grain lorsqu’il est contaminé par les toxines (dont le deoxynivalenol ou DON). Le traitement par la chaleur, le criblage ou toute autre forme de conditionnement des grains ne réussissent pas à les éliminer. Deux chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, Dr Ting Zhou et Dr Xiu-Zhen, ont essayé une nouvelle approche. Ils ont découvert une espèce de bactérie présente dans le sol qui produit deux enzymes capables de convertir DON en une forme non toxique. « Les bactéries peuvent être appliquées avant ou après la récolte des grains, ce qui représente une nouvelle avenue pour réduire le contenu en toxines », explique Dr Zhou.
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Le champignon responsable de la production de toxines attaque à la fois le maïs, le blé ou l’orge. Or, le grain contaminé représente un problème important : au-delà d’un seuil critique, il n’est plus propice à la consommation humaine ni pour certains animaux d’élevage. Les ruminants sont les plus tolérants, mais des niveaux trop élevés affectent leur santé générale et occasionnent une perte de poids.
La découverte de cette nouvelle bactérie est une avancée importante. Contrairement à celles identifiées précédemment, elle peut se nourrir d’autre chose que DON, elle peut croître à des températures plus basses, et ce, même en présence d’oxygène. Ces caractéristiques facilitent des applications à l’échelle industrielle de la bactérie ou uniquement des deux enzymes sur le grain en entreposage. Ce projet de recherche fournit la base au développement d’un additif pour neutraliser les toxines des aliments pour le bétail. Les prochaines étapes consistent à établir un partenariat avec les industries pour développer la version commerciale de ces bactéries et enzymes contre le DON.
Source : Top Crop Manager