La construction de l’usine de biométhanisation agricole de GPK Bioénergie à Ange-Gardien a débuté. Pour souligner l’évènement, les partenaires du projet, Grenier Gardangeois, Prorec et Keridis BioÉnergie, ainsi que Énergir ont rencontré les médias le mardi 19 août 2025 sur le site même, sur le site de la Ferme Grenier Gardangeois.
Les travaux s’échelonneront jusqu’à la fin 2026 pour une mise en service au printemps 2027.
Le projet valorisera plus de 100 000 tonnes de matières organiques et produira 3,2 millions de mètres cubes de gaz naturel renouvelable (GNR) annuellement, qui sera injecté directement dans le réseau d’Énergir.
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Avec les prix des veaux qui ont explosé depuis 2022, les producteurs de veaux et de bouvillons ont de la difficulté à financer l’achat d’animaux. Il en résulte des places vides dans les bâtiments.
En plus des matières organiques de la Ferme Grenier Gardangeois, le fumier d’une demi-douzaine de producteurs à proximité de la ferme, principalement en production laitière, fourniront la matière première de l’usine. À cela s’ajouteront des produits récupérés par Prorec dont c’est la mission.
Keridis BioÉnergie est le partenaire qui a apporté l’expertise et Énergir achète le gaz naturel dans le cadre d’un partenariat de 20 ans avec GPK BioÉnergie. C’est d’ailleurs le partenariat avec Énergir qui a permis la réalisation du projet.

« Le fait qu’on a un contrat de 20 ans fait qu’on peut aller chercher une dette de 20 ans », explique Christian Grenier, président de la Ferme Grenier Gardangeois, une ferme de proximité produisant des porcs, du poulet, des pommes et des grains.
Le projet total est de 40 millions de dollars, dont 15 millions proviennent d’une subvention du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie et 5 millions ont été injectés par les partenaires. Le restant provient de l’emprunt sur 20 ans.
Dans la présentation du projet, la directrice générale de Grenier Gardangeois, Stéphanie Taylor, a expliqué que la première pelletée de terre est l’aboutissement de quatre années de travail acharnée. « On sent que ça va être un projet porteur », a-t-elle dit.
Plus de projets à venir
Tous les partenaires au projet ont dit souhaiter que ce projet inspire d’autres projets agricoles au Québec. Même si le processus est long, Christian Grenier comprend la démarche et est fier du résultat. « Je n’ai rien à dire contre personne. Tout est A1 », a-t-il dit.

Actuellement, il n’y a qu’un projet agricole en opération. Il s’agit de la Coop Agri-Énergie Warwick. Une autre usine est en construction à Shefford. D’autres devraient venir.
D’ailleurs, Simon Naylor, président-directeur général de Keridis-BioÉnergie, a dit que son entreprise souhaite que ce projet serve de modèle pour implanter une dizaine d’autres projets similaires au Québec.
Énergir a comme objectif d’atteindre 5% de GNR dans son réseau dans un an et de 10% à la fin de son année financière 2030-2031.

Renault Lortie, vice-président, Clients et approvisionnement gazier chez Énergir explique qu’en France, il y a 1700 projets de biométhanisation agricole qui va soit générer du GNR ou encore de l’énergie pour les fermes.
« On est donc au début d’une vague de ce type de projets-là », a-t-il dit.