Deux jeunes scientifiques récompensées

L'Acfas a remis ses prix pour la vulgarisation de la recherche

Publié: 28 mai 2024

Récipiendaires Acfas 2024

Marjorie Cellier de l’Université McGill et Maude Blouin de l’Université Laval font toutes les deux parties des récipiendaires des Prix de vulgarisation de la recherche remis par l’Acfas, une organisation sans but lucratif ayant pour but de promouvoir l’activité scientifique. Ce qui unit ces deux chercheuses, c’est qu’elles œuvrent toutes les deux dans le secteur laitier.

Ce concours vise à récompenser des chercheurs qui ont vulgarisé leur recherche pour des non-initiés. Les contenus peuvent être présentés sous quatre formes : texte, bande dessinée, audio et vidéo. Il y a eu trois candidatures lauréates et trois coup de cœur du jury.

Plus de pas par vache

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L'ingénieur Francis Pouliot, au centre, a géré le projet de construction des deux centres de recherche du CDPQ. On le voit en présence de Laetitia Cloutier et de Lucie Galiot, toutes deux responsables des projets en alimentation, l'une pour la nouvelle Station de recherche et l'autre pour la Maternité.

Le CDPQ est devenu une référence en recherche porcine

Avec l’entrée en fonction de la Station de recheche de Deschambault cette année, le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ) devient une référence mondiale en recherche, notamment en alimentation de précision.

Marjorie Cellier fait partie de la nouvelle chaire de recherche WELL-E de l’Université McGill. Dans une capsule audio, Marjorie Cellier a utilisé des images fortes et amusantes de la vie quotidienne pour introduire son projet de recherche post-doctoral sur les cours d’exercices pour les vaches confinées en étables attachées. « Et je vous vends la mèche… la réponse est “oui”, c’est efficace », dit-elle à voix basse aux auditeurs avant d’expliquer son projet de recherche.

Des vaches confinées ont été équipées de compteurs de pas (podomètres) et ont été amenées dans une aire d’exercices pendant une heure par jour, pendant six essais, trois saisons et sur deux fermes différentes. Finalement, les vaches ont fait 300 pas de plus que lorsqu’elles sont confinées dans leur étable. Ça semble peu, mais c’est 50% plus de pas que ce qu’elles faisaient avant d’y avoir accès.

Pendant le tiers du temps, l’équipe a observé des activités locomotrices, incluant des activités exploratoires et le déplacement pour aller voir les copines. Les deux-tiers du temps, elles étaient inactives. Ce qui est normal. Toutefois, si l’on veut maximiser l’expression des comportements, il faudrait ajouter de l’enrichissement comme une brosse.

Les gras ajoutés à la ration et le fromage

Diplômée universitaire en science et technologie des aliments, Maude Blouin termine une maîtrise en sciences des aliments à l’Université Laval, sous la direction de Julien Chamberland et de Rachel Gervais. Elle aussi a choisi l’audio pour vulgariser de façon imaginative son projet de recherche.

Elle débute sa capsule en expliquant ce qu’est la science des aliments. Elle cite l’exemple du fromage qui permet de conserver le lait sur une longue période, parfois même des années, comme le Parmigiano.

La majorité des produits laitiers canadiens sont consommés sous forme transformée. Pour cela, il faut un lait plus protéiné, mais surtout plus gras. « La stratégie adoptée par les producteurs laitiers est d’enrichir l’alimentation des vaches laitières en gras… et ça fonctionne », dit Maude Blouin.

Pour mieux faire comprendre le concept abstrait, la jeune chercheuse utilise l’assemblage de bloc Lego dans lequel chaque acide gras du lait est représenté par un bloc Lego de forme différente. « On voulait voir si la fabrication et l’affinage du fromage pouvait être affectées par la modification du profil en acides gras, donc en changeant quelques blocs Lego », dit-elle.

Dans son projet, des vaches ont reçu dans leur alimentation un supplément d’huile de soya, fortement insaturée et produite au Canada, ou de l’acide palmitique, le gras saturé principal du gras laitier et un produit secondaire issu de différentes industries.

Il y a eu un changement dans la composition du lait, mais il n’y a pas eu d’impact majeur sur le procédé du fromage. La quantité de fromage produit, ainsi que la teneur en protéines et en gras étaient les mêmes. Toutefois, il a été observé un changement dans l’affinage, principalement au niveau des acides gras libres. L’huile de soya en a moins, alors que l’acide palmitique a un niveau similaire à une ration sans gras ajouté.

Maude Blouin termine sa présentation avec plusieurs questions. Elle se demande notamment s’il y a un changement au niveau du profil aromatique.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.