En baisse depuis le début juillet, le prix du porc recommence à monter. C’est une bonne nouvelle pour un prix du porc qui se situe plus bas que la moyenne de cinq ans et au même niveau que l’an dernier.
Selon le stratège de marché Gabriel Joubert-Séguin de RJO’Brien, la baisse du prix de cet été est attribuable aux taxes à l’importation du Mexique sur le porc américain, en représailles aux taxes américaines sur l’acier et l’aluminium, entre autres. L’effet immédiat a été une augmentation de l’offre de viande de porc aux États-Unis.
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Impact court terme
« Le Mexique est le plus gros acheteur de porc américain, explique-t-il. Un peu plus d’un porc américain sur 10 est exporté au Mexique. » Devant l’augmentation du prix du porc pour les Mexicains et la viande de porc qui restait en sol américain, les États-Unis n’ont eu d’autre choix que de baisser le prix de leur porc. Le prix du porc québécois étant basé sur le prix américain, nos producteurs québécois en ont subi les conséquences.
La baisse du prix du porc américain a créé de nouveaux marchés pour nos voisins du Sud. Des pays asiatiques se sont mis à en acheter davantage, ce qui a aidé le prix.
Autre élément : la perspective d’une entente sur l’ALENA laisse entrevoir une levée des taxes mexicaines sur le porc et une augmentation du prix du porc.
« Le prix part d’un creux; ça peut juste rebondir », explique Gabriel Joubert-Séguin. Les marges d’abattages sont grandes et les transformateurs ont donc une bonne marge de manœuvre pour augmenter les prix.
Perspectives 2019
À moyen terme, la peste porcine africaine qui sévit actuellement en Chine est une inconnue qui pourrait grandement influencer le prix du porc pour 2019. Cette maladie est encore marginale, mais le nombre de cas se multiplient. Si la maladie devient hors de contrôle, cela voudrait dire une diminution de l’offre de viande de porc dans le pays qui produit 50% du porc mondial. Il en résulterait une demande plus forte de viande de porc à l’échelle mondiale, ce qui aurait un effet positif sur le prix du porc. Les Chinois devraient alors importer davantage de porc pour suffire à la demande.
Cette maladie n’est toutefois pas unique à la Chine. Déjà, la Belgique a eu un cas sur son territoire. La biosécurité et la fermeture des frontières aux importations des produits et sous-produits du porc semblent à privilégier.
À plus long terme
Depuis quelques années, le prix des grains est bas, ce qui a stimulé la production porcine américaine et donc, l’offre de viande de porc. À titre d’exemple, les Américains ont à leur disposition 225 livres de porc, contre un peu plus de 200 en 2012.
Selon Gabriel Joubert-Séguin, ce qui aura le plus d’impact à plus long terme sur le prix du porc, ce sera le prix des grains. Il suffirait d’une mauvaise récolte une année pour que le prix des grains augmente. L’impact sur la production porcine se fera sentir. Puisque les marchés auront été stimulés par une offre abondante, ils voudront du porc, et par conséquent le prix sera élevé. Mais ce n’est pas pour demain.
« Les inventaires de porcs sont encore hauts, dit Gabriel Joubert-Séguin. C’est du très long terme. »