Les agronomes et les vétérinaires dénoncent les intrusions par des activistes sur les lieux d’élevage

Deux ordres professionnels s’unissent pour dénoncer une action qui n’est pas sans conséquence

Publié: 21 juillet 2020

Les fermes d’élevage sont des lieux de routine : les animaux sont habitués à un horaire de soins et sont surtout familiers aux personnes qu’ils côtoient au quotidien.

Dans un communiqué rédigé conjointement, l’Ordre des agronomes du Québec et l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec dénoncent les conséquences que peuvent avoir les intrusions activistes sur les lieux d’élevage.

« Les fermes d’élevage sont des lieux de routine : les animaux sont habitués à un horaire de soins et sont surtout familiers aux personnes qu’ils côtoient au quotidien. L’intrusion de personnes inconnues et surtout d’un groupe de personnes modifie leur comportement et génère des situations qui peuvent être graves. Les animaux surpris par l’arrivée d’inconnus deviennent très nerveux », peut-on lire dans le communiqué.

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Les deux ordres professionnels expliquent qu’ils sont des professionnels jouant un rôle de premier plan en matière de gestion des élevages et de bien-être des animaux. Se basant sur leur expertise, ils souhaitent sensibiliser le public aux conséquences découlant des intrusions activistes dans les lieux d’élevage.

«Perçues par ceux qui les font comme moyen de faire avancer la cause animale, ces intrusions ne sont pourtant pas sans conséquence pour la santé et le bien-être des animaux. Plutôt que d’encourager ces actions activistes, les défenseurs des droits des animaux et la population de façon générale devraient les dénoncer», ajoute le communiqué.

Les professionnels parlent des conséquences que ces actions ont sur le bien-être des animaux comme le stress découlant de l’arrivée d’une personne étrangère, mais aussi abondamment sur les conséquences pour la santé du non-respect des règles de biosécurité. L’entrée d’agents pathogènes peut entraîner l’utilisation de médicaments et même de devoir dépeupler un site d’élevage.

«Certains de ceux qui s’opposent à l’utilisation des animaux par les humains adoptent parfois des stratégies discutables ou contestables, pour faire valoir leur vision. Ils utilisent “la légitimité morale” pour mener leurs actions qui vont de la désobéissance civile à l’intrusion sur des sites d’élevage pour une question d’efficacité “médiatique ” », lit-on dans le communiqué.

Selon les ordres professionnels, «les auteurs de toute manifestation intrusive ignorent les conséquences dangereuses que leurs actions ont (ou peuvent avoir) à la fois sur les animaux et sur les éleveurs». Elles terminent en disant que la remise en question du traitement des animaux destinés à l’alimentation, des animaux de compagnie et des animaux de loisirs est noble et nécessaire. Ellent invitent toutefois à manifester et s’exprimer en respectant le droit de propriété, le bien-être et la santé animale ainsi que les lois qui régissent notre société.

«Le bien-être animal est un débat qui nécessite une concertation éclairée entre les intervenants du milieu, les éleveurs, les professionnels de l’agriculture et le citoyen.  Ainsi, nous invitons tous les défenseurs de la cause animale à reconnaître le travail nourricier des éleveurs et à encourager les actions qui favorisent le dialogue afin de proposer des idées nouvelles qui pourraient, potentiellement être intégrées aux méthodes d’élevage.»

 

 

 

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.