Avec le million de traites qu’atteindra au début septembre le premier robot de traite de marque DeLaval toujours en fonction sur la ferme d’origine en Amérique du Nord, une question s’impose : quelle est la durée de vie d’un robot de traite?
Le 23 octobre 2001, les frères René et François Carmel de la ferme Carmel à Ange-Gardien, en Montérégie, mettaient en fonction leur robot de traite. Bientôt 17 ans avec le même robot sur la même ferme, il fallait le faire.
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Quel est le secret d’une telle longévité? « Les entretiens réguliers et préventifs, répond François. Si une bolt tombe, on la remplace. Le robot marche 24 heures sur 24! »
Selon René, les producteurs qui ont délaissé les robots, c’est pour une autre raison que le robot lui-même.
Les Carmel ont toujours effectué les entretiens mécaniques et informatiques recommandés par DeLaval. Ceci a permis d’améliorer la performance du robot au fil des années.
Une grande amélioration a eu lieu en 2005. Le cylindre à air a été remplacé par un cylindre hydraulique. Cela a augmenté la précision lors de l’installation des manchons trayeurs sur le pis de la vache. Les besoins d’entretien ont aussi diminué.
Les mises à jour informatiques ont permis d’accélérer les calculs de données. Une seule mise à jour n’a pas été effectuée car la dernière version ne permet pas la prise en charge de quatre aliments au robot, comme le font les frères Carmel. Il faut dire qu’à ce niveau, ils font un peu bande à part puisque les robots sont habituellement prévus pour deux aliments différents.
Donc, leur robot fonctionne encore mieux aujourd’hui que lors de l’installation en 2001. Il nécessite cependant de plus en plus d’entretien. L’année 2015 a été particulièrement salée en terme de frais d’entretien : 13 500$ pour deux mise à jour informatique et 12 000$ en entretien mécanique, pour un total de 25 500$.
C’est pourquoi, François et René Carmel songent à remplacer leur robot. « Une fois sorti d’ici, DeLaval va le démonter et le refaire à neuf au complet, explique René. Puis, il sera installé sur une autre ferme. »
Les deux frères ont une autre raison de vouloir changer de robot. Leur robot n’est pas compatible avec le Herd Navigator, ce laboratoire à la ferme. Ils pensent que cette technologie les aidera à être encore plus performants.
Toujours performant!
Selon Michel Côté, support aux ventes pour les robots DeLaval, le robot des frères Carmel, « c’est probablement le plus performant au Québec, malgré ses 16 ans ». Deux raisons : le grand soin apporté par les producteurs à leur robot et l’excellence en terme de performance comme producteurs.
Autre marque légendaire, Lely a aussi des robots installés depuis de nombreuses années sur les fermes québécoises. Le robot le plus ancien encore en fonction a été installé en 1999 à la ferme Trigenco, à East Angus.
« Les gens nous posent la question : c’est quoi la durée de vie d’un robot?, dit Guillaume Peeters, directeur commercial de Lely pour l’Amérique du Nord. La réponse, c’est : On ne le sait pas. Ça n’est jamais arrivé qu’on sorte un robot d’une étable et qu’on le mette sur un tas de roches. »