Deux producteurs et deux entrepreneurs ont pris la parole lors du dernier Ontario Fruit and Vegetable Convention pour partager leur expérience de l’essai de nouvelles technologies directement sur le terrain. Tester de nouvelles technologies en conditions réelles permet d’obtenir des informations concrètes pour les agriculteurs et favorise leur adoption.
Gerbe Botden, gestionnaire de verger chez Blue Mountain Fruit à Thornbury, en Ontario, et Jenny Lemieux, cofondatrice et PDG de Vivid Machines, ont présenté leurs essais réalisés dans un verger avec une technologie capable de fournir des données précises et en temps réel, arbre par arbre.
De leur côté, Dave Petheram, chef de l’exploitation chez Schuyler Farms Ltd. à Simcoe, et Cole Powers, cofondateur et PDG d’IntelliCulture, ont expliqué comment leur système aide les producteurs à mieux gérer la main-d’œuvre, la prévention des ravageurs et la sécurité des machines.
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System Vivid X
Le système Vivid X, de Vivid Machines, repose sur un capteur spectral en temps réel combiné à une vision par ordinateur, le tout installé sur des équipements agricoles. Il permet d’automatiser les prévisions de rendement et la gestion de la qualité des pommes.
Le système compte les grappes de fleurs, ce qui aide les producteurs à gérer les soins apportés à chaque arbre pour obtenir le bon nombre de fruits. Il est aussi capable de compter et d’évaluer les pommes, depuis le tout début de leur croissance et jusqu’à la récolte, permettant ainsi des prévisions précoces à communiquer aux marchés et emballeurs.
« En 2024, on a utilisé le système Vivid pour faire le comptage des floraisons et évaluer le nombre de grappes par arbre. Cela nous a aidé à prendre des décisions d’éclaircissage des fleurs », a expliqué Gerbe Botden, gestionnaire du verger.
Des données plus précises permettent d’élaborer des plans de commercialisation plus fiables, ce qui maximise les revenus. À l’approche de la récolte, le responsable de Blue Mountain Fruit s’appuie sur ces données pour savoir combien ses vergers produiront, afin de compléter sa capacité de stockage avec les fruits d’autres producteurs.
Selon Jenny Lemieux, PDG de Vivid Machines, le système affiche un taux de précision de plus de 90 %, si bien que Gerbe Botden commence désormais à confronter les données d’analyse de sol avec ses cartes de rendement et utilise ChatGPT pour établir des corrélations.
« C’est vers ça qu’on s’aligne : corréler l’analyse des sols, les cartes thermiques des arbres et l’analyse foliaire pour cibler les marchés », a expliqué la cofondatrice du système.
IntelliCulture
IntelliCulture, quant à lui, propose des enregistreurs de données faciles à brancher sur un tracteur, offrant une vue en temps réel de toute la flotte de machines agricoles. Cela donne des renseignements détaillés qui peuvent aider les entreprises à rester compétitives et à maîtriser les coûts.
Le module CabView indique la position de chaque pulvérisateur et envoie des alertes instantanées en cas de chevauchement, de double traitement ou de zone manquée.
CropView facilite la gestion des équipages et des appareillages, suit le nombre d’hectares couverts et la durée de fonctionnement de chaque machine en plus de signaler les retards ou les tâches inefficaces. ShopView, de son côté, fournit chaque semaine un bilan de santé de la flotte, programme automatiquement la maintenance et signale les anomalies.
Schuyler Farms a été le premier client d’IntelliCulture, en commençant par la gestion de la pulvérisation et supervise maintenant toutes les tâches de l’exploitation. « J’utilise IntelliCulture depuis mes débuts chez Schuyler », a déclaré Dave Petheram, le chef de l’exploitation. « On est passé de la simple présentation de données à la génération d’analyses utiles et ce qu’il faut en faire. »
Le dispositif « plug and play » enregistre les déplacements de chaque machine et les met en corrélation avec les informations sur les blocs du verger pour reconstituer précisément les activités menées dans chaque parcelle, jour après jour.
Cet article de Lilian Shaer publié dans Farmtario a été traduit et adapté par Le Bulletin des agriculteurs.