Les coûts de machinerie pèsent lourd dans le coût de production

Les grandes entreprises ont un coût de machinerie à l’hectare nettement moindre que les petites. Mais il existe des solutions pour les petites entreprises.

Publié: 27 février 2022

L'achat d'une machinerie est un pensez-y bien pour toutes les entreprises.

Vous y pensez par deux fois avant d’investir dans un nouvel équipement, conscient que cela aura un impact sur vos coûts de production. Une analyse réalisée par l’agroéconomiste Michel Vaudreuil confirme que vous avez bien raison de le faire. Il en a présenté les résultats dans le cadre du Rendez-vous végétal, le 17 février dernier.

Celui-ci a évalué la part représentée par la machinerie dans les coûts de production moyens d’entreprises spécialisées en grandes cultures de la Montérégie (à partir des données du Groupe Pro-Conseil). En 2020, 37 % du coût de production du maïs-grain était imputable à la machinerie. Cela correspondait à 808 $ par hectare. Dans le soya et le blé, les proportions étaient respectivement de 34 % et 39 %.

Investir ou pas dans une nouvelle machine? Un élément-clé à prendre en considération, selon ce conseiller du Centre multi-conseils agricoles, c’est le temps d’utilisation de cet équipement. Un faible usage viendra alourdir le coût de production beaucoup plus qu’une utilisation intensive. Pour le démontrer, Michel Vaudreuil a évalué les coûts de machinerie d’entreprises de la région Chaudière-Appalaches en fonction de leur superficie. Celles cultivant moins de 100 hectares avaient en moyenne un coût total (frais fixes et variables) de 734 $/ha. Entre 100 et 250 hectares, le coût baissait à 633 $/ha. Et pour les entreprises de 250 hectares et plus, il reculait encore à 536$/ha.

À lire aussi

Les coûts de machinerie pèsent lourd dans le coût de production

Savez-vous quel moteur se cache sous votre capot?

Quelle famille de moteur propulse votre tracteur? Notre chroniqueuse retrace les principaux fabricants dans le marché.

«Les entreprises de taille moyenne économisent donc près de 15 000 $ par an par rapport à celles de petite dimension et les grandes entreprises, près de 80 000 $ par an», note-t-il. Le niveau d’utilisation de la machinerie fait une très grande différence sur le coût de production par hectare.»

Au passage, l’agroéconomiste fait remarquer que, contrairement à une impression très répandue, les grandes entreprises ne disposent pas d’un parc de machinerie plus récent que celles de petite taille. Il signale aussi – et cela ne manque pas d’étonner – que les frais d’entretien et de carburant à l’hectare des grandes exploitations sont inférieurs à ceux des petites.

«Cela ne veut pas dire qu’il faut obligatoirement être gros, s’empresse-t-il d’ajouter. Il existe des solutions pour qu’une petite entreprise arrive aux mêmes résultats que les grandes.» Parmi les solutions potentielles figurent l’achat d’un équipement usagé plutôt que neuf, la location, l’achat en CUMA et le forfait.

Michel Vaudreuil rappelle quelques principes de base d’une saine gestion. «Quand vous achetez une machine, dit-il, faites-le dans le cadre d’une planification sur cinq ans des investissements. Prenez en compte le cycle de vie de votre entreprise : êtes-vous au début, au milieu ou à l’approche du transfert? Ayez à l’oeil votre solde résiduel moyen. Prenez en considération le niveau d’endettement que vous voulez maintenir et surveillez les coûts de production de vos cultures.»

À PROPOS DE L'AUTEUR

André Piette

André Piette

Journaliste

André Piette est un journaliste indépendant spécialisé en agriculture et en agroalimentaire.