Les prix des denrées, les inventaires et les taux d’intérêt élevés freinent les ventes d’équipements agricoles, alors que la Maison-Blanche provoque toujours plus de perturbations.
« Les tarifs douaniers ne font plus partie de la relation entre les États-Unis et le Canada depuis les années 1900 », s’étonne Eric Wareham, vice-président principal des affaires gouvernementales de l’Association nord-américaine des concessionnaires d’équipements (NAEDA). Cette association représente les concessionnaires d’équipements agricoles au Canada et aux États-Unis. « C’est un peu le Far West actuellement. Personne ne sait vraiment comment cela va se passer », affirme-t-il.
L’incertitude provoquée par des tarifs douaniers arrive au pire moment. Les concessionnaires font face à une « tempête parfaite ». La faiblesse des prix des denrées agricoles, la hausse des taux d’intérêt et l’augmentation des stocks d’équipements invendus ont exercé une pression considérable sur leurs finances. Les droits exerceront aussi une pression à la baisse sur les prix des denrées agricoles vendus aux États-Unis, réduisant davantage le pouvoir d’achat des agriculteurs canadiens.
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Un tarif général de 25%, comme le menacent les États-Unis, aura des conséquences multiples. Les fabricants canadiens s’approvisionnent en nombreux composants aux États-Unis, et vice versa. « Avec tout ce que nous avons, il y a toutes sortes de composants du monde entier stockés ou assemblés dans différentes régions », explique Eric Wareham.
Ce dernier rappelle que lors de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine sous la première administration Trump (2016-2020), des aides de 25 milliards de dollars américains ont dû être versées aux agriculteurs pour compenser leurs pertes. Ces fonds n’ont toutefois pas bénéficié nécessairement aux concessionnaires, dont les ventes avaient chuté. Une situation similaire pourrait se reproduire si de nouveaux tarifs sont appliqués.
Puis la COVID-19 a frappé avant que cette situation ne soit complètement résolue, ce qui a entraîné une réduction de la production de nouveaux équipements et détourné l’attention des agriculteurs vers le marché des équipements d’occasion.
Si des tarifs sont appliqués, quelque chose de similaire pourrait se reproduire tant aux États-Unis qu’au Canada. À court terme, les agriculteurs disposant de liquidités chercheront probablement la meilleure opportunité pour éviter ces augmentations potentielles de prix dans l’inventaire existant de machines neuves et d’occasion. Les exploitants souhaiteront aussi prolonger la durée de vie utile des équipements dans leur parc, mettant de la pression sur les techniciens des concessionnaires, devenus une denrée rare.
En conséquence, nombre d’entre eux rapportent à la NAEDA qu’ils n’envisagent aucune dépense en capital. « C’est une pause sur la consolidation ou les acquisitions, l’achat de nouvelles installations ou peut-être même l’embauche, à l’exception des techniciens dont ils sont continuellement à la recherche. Mais quel que soit l’état d’esprit, je pense qu’il faut attendre et voir jusqu’à ce que certaines choses commencent à se régler », conclue Eric Wareham.
Cet article de Scott Garvey publié dans Farmtario a été traduit et adapté par Le Bulletin des agriculteurs.
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