Quand on a décidé de réanimer Gertrude, on avait déjà évalué notre maillon faible dans notre système de récolte. En fait, la période qui nous demande le plus d’énergie et de temps, c’est la période de récolte du blé d’hiver. Plus difficile avec des fenêtres de récolte quotidienne plus petites, si on compare à la récolte de soya ou de maïs-grain.
Bien sûr qu’avec une plus grosse machine, on pourrait avancer le chantier plus rapidement avec le coût additionnel qui vient avec. Pour le reste, toutes nos autres récoltes se réalisent assez aisément avec la machine qu’on possède déjà. Alors on s’est dit : pourquoi changer et investir sur une plus grosse machine si notre seul étrangleur dans notre système c’est la récolte de blé? En fait, c’est un peu comme si on s’achetait un pick-up de 75 000$ qui pourrait nous servir à descendre notre bateau à l’eau deux fois par année. Aussi bien en louer un!
L’an dernier, par la force des choses, on a dû se trouver des forfaitaires qui étaient disponibles pour faire récolte pendant que Gertrude agonisait sur son lit d’hôpital. C’est à partir de ce moment qu’on a planifié s’organiser pour récolter avec deux machines en même temps. Gertrude qui s’occupe des zones compliquées, comme les parcelles sélectes et les contours de champs, et le forfaitaire qui bouffe ce qui reste. Donc deux-trois jours avec un forfaitaire et deux-trois jours avec l’autre. De cette façon, on garde de la flexibilité. Imaginez cette année!
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Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
À date, on n’a pas eu une journée de récolte complète. Il y a toujours un orage qui nous tombe dessus. Pendant qu’il pleuvait, on est donc passé au plan C. On va récolter à trois machines! Yess Monsieur! On a fait le ménage de silos additionnels pour s’assurer d’avoir la place pour faire la ségrégation rapidement. Ça donne aussi de la valeur à notre choix d’investir sur de plus petits silos qui accompagnent le plus gros à la réception. De cette façon, on s’est acheté de la flexibilité. Un classe 7 dans un secteur et Gertrude, accompagnée de sa cousine plus vigoureuse dans le 2e secteur. Un opérateur qui gère les deux camions, un opérateur qui gère les trois chariots transbordeurs.
On a pu faire de toutes petites tentatives à date avec des journées à 50% de capacité. Ça bouffe un champ à toute vitesse deux machines dans un même secteur. Ça se passe très bien. La pluie a augmenté les taux d’humidité, mais chez nous ce n’est pas un problème. On passe systématiquement toute la récolte par le système de séchage. L’important, c’est de sortir la récolte du champ afin de préserver la qualité.
Aujourd’hui, ce sera supposément une VRAIE journée complète de récolte. On aura probablement quelques observations d’améliorations pour la prochaine fois. On opère ça en direct aujourd’hui. Ça va gronder à Saint-Bob! Et si tout va comme prévu, on aura tout sauvé avant la prochaine pluie qui est supposée nous tomber dessus ce jeudi.
Profession agriculteur.
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