Montréal (Québec), 8 octobre 2008 – L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) diffuse aujourd’hui sa publication intitulée L’alimentation des jeunes québécois : un premier tour de table. Cette publication présente un portrait détaillé de l’alimentation de la population québécoise de 1 à 18 ans, tiré à partir des données de la plus récente enquête de nutrition, soit l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (cycle 2.2), réalisée par Statistique Canada en 2004.
Les résultats des analyses menées par l’ISQ révèlent qu’une proportionimportante de jeunes québécois ne consomme pas, quotidiennement, le minimum deportions suggéré de l’un ou l’autre des quatre grands groupes d’aliments duGuide alimentaire canadien pour manger sainement. Les groupes Légumes etfruits et Produits laitiers sont les plus problématiques à cet égard. Eneffet, entre 51 % et 67 % des jeunes québécois de différents âges neconsomment pas au moins 5 portions par jour de Légumes et fruits. De même,entre 19 % et 61 % des enfants et des adolescents, selon le groupe d’âge, neprennent pas un minimum de deux portions de Produits laitiers sur une basequotidienne.
Parallèlement, la place occupée par les aliments ne faisant pas partiedes quatre grands groupes alimentaires, aliments souvent riches en sucre, engras ou en sel, ressort comme étant relativement importante. Chez les jeunesde 9 ans et plus, ces «autres aliments» contribuent à plus de 20 % des apportsd’énergie, allant jusqu’à 29 % chez les garçons de 14 à 18 ans.
De tels résultats se traduisent également par des déséquilibres sur leplan nutritionnel, dont certains apparaissent plutôt généralisés. Par exemple,dans tous les groupes d’âge, les apports de fibres sont nettement en deçà desrecommandations. À l’inverse, les apports de sodium sont majoritairementélevés, voire excessifs. Ainsi, selon l’âge et le sexe, on estime qu’entre85 % et 99 % des jeunes québécois ont un apport quotidien de sodium quidépasse l’apport au-delà duquel le risque d’effet délétère pour la santéaugmente. Par ailleurs, les apports de lipides sont élevés pour une certaineproportion de jeunes de 4 à 18 ans (de l’ordre de 11 % à 26 % selon l’âge etle sexe). Sur le plan des types de gras, les résultats de l’enquête donnent àpenser que les jeunes québécois auraient avantage à réduire leurs apports degras saturés au profit des gras polyinsaturés.
Les analyses menées par l’ISQ indiquent que c’est principalement àl’adolescence, en particulier chez les 14 à18 ans, que le portrait des apportsde certains nutriments apparaît le moins favorable. Par exemple, les apportsde certains minéraux associés notamment à la santé osseuse, soit le calcium,le phosphore et le magnésium, pourraient poser problème chez plusieursadolescents, et de façon encore plus marquée chez les filles. Les adolescentesse présentent d’ailleurs comme le groupe le plus à risque d’apports inadéquatsde certains autres micronutriments comme le fer, le zinc et le folate.
Au chapitre des points positifs, les analyses révèlent que les apportsquotidiens de glucides et de protéines seraient généralement adéquats pourl’ensemble des jeunes québécois de 1 à 18 ans. En outre, chez les plus jeunes(1 à 8 ans), le profil des apports de vitamines et minéraux apparaît en grandepartie conforme aux recommandations.
Les résultats présentés dans cette publication de l’ISQ sont tirés del’enquête de nutrition pancanadienne menée par Statistique Canada en 2004.Celle-ci fait partie du programme d’Enquête sur la santé dans lescollectivités canadiennes (ESCC) et comporte deux volets distincts etcomplémentaires, soit un volet général sur la santé et un volet alimentaire.L’information du volet alimentaire a été recueillie à l’aide d’unquestionnaire complet sur les aliments et boissons consommés durant les24 heures précédant l’entrevue (rappel alimentaire de 24 heures). Lesrésultats des apports alimentaires et nutritionnels présentés dans lapublication de l’ISQ portent sur 2 014 répondants âgés de 1 à 18 ans. En cequi concerne la consommation d’aliments, les résultats obtenus sont comparésau Guide alimentaire canadien en vigueur au moment de l’enquête, qui a étéeffectif entre 1992 et 2007. C’est le ministère de la Santé et des Servicessociaux du Québec qui a confié à l’ISQ le mandat de tracer le portraitalimentaire et nutritionnel des enfants et des adolescents québécois.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Institut de la statistique du Québec
http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/agricult/index.htm
Ministère de l’agriculture des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ)
http://www.mapaq.gouv.qc.ca
Statistiques Canada
http://www.statcan.ca/francais/search/index_f.htm
À lire aussi

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault
Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.