L’inflation n’a jamais été aussi élevée au Canada depuis les 30 dernières années. L’indice des prix à la consommation s’est situé à 4,8% en décembre, selon Statistique Canada, et à 3,8% pour 2021, bien loin de la fourchette des 2%.
Les produits alimentaires n’ont pas échappé à la tendance, bien au contraire. Le prix des aliments a connu une hausse de 4,5% en 2021, alors que 2020 avait enregistré une légère baisse de 0,5%. La volatilité économique a été importante en 2021 et l’équilibre entre l’offre et la demande a connu de fortes perturbations. Les Nations Unis ont d’ailleurs indiqué dans leur plus récent rapport sur les prix liés à l’alimentation que leur index se situait à son niveau le plus élevé en dix ans, une tendance notable dans les derniers mois et qui puisait sa source en janvier dans le prix des huiles végétales.
Comme le fait remarquer le dernier Bioclip qui se penche sur le sujet, toute la chaine d’approvisionnement, de la ferme aux consommateurs, a été affectée, un phénomène qui n’est pas unique au Québec puisque l’inflation est en hausse partout sur le globe.
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La pandémie et les caprices de mère Nature sont à blâmer pour cette poussée inflationniste. La hausse des prix à la consommation des produits alimentaires trouve sa source à différents niveaux de la chaîne : prix des intrants, coût du transport, prix à l’importation, prix des services de gros, etc. », note la rédactrice du BioClips.
Le rapport note que le prix des intrants à la ferme a connu des augmentations de plus de 50% dans certaines catégories. Parmi les intrants ayant connu les plus fortes hausses se trouvent la machinerie (+55 %), les engrais (+52 %), les grains fourragers (+46 %), l’alimentation animale (+29 %) et le prix d’achat du bétail (+22 %). L’impact est plus important dans les productions animales avec de fortes hausses moyennes. Dans les élevages, la hausse globale entre la fin de 2020 à 2021 est de 20%, alors qu’elle est de 11% pour les cultures.
Il est d’ailleurs à noté que certains produits sont tributaires des marchés internationaux, comme c’est le cas pour le porc, les céréales et le bœuf.
Les prix des huiles végétales, du sucre, des viandes et des céréales ont continué de grimper depuis 2020. Le prix des huiles a même atteint un sommet historique en octobre.
Les transformateurs ont aussi connu leur lot de défis : rareté de la main-d’œuvre, approvisionnement en matières premières plus coûteuses, éclosions de COVID-19 parmi les employés, fermetures temporaires des établissements de transformation, conflits de travail, hausses salariales, etc.
À cela s’ajoutent les coûts de transport des marchandises, tels que les coûts de transport par camion. Ce sont les dépenses en carburant qui contribuent le plus à les faire fluctuer et le prix de l’essence au Canada a bondi de 31 % entre 2020 et 2021.