Découverte d’une hybridation de l’amarante tuberculée en Beauce

Publié: 12 avril 2022

Inflorescence de l'hybride entre 
l'amarante tuberculée et l’amarante de Powell

L’amarante tuberculée fait de nouveau des siennes au Québec. Cette fois-ci, c’est la découverte d’un hybride issu de l’amarante tuberculée et de l’amarante de Powell qui sonne l’alarme. Des tests en laboratoire ont confirmé une résistance aux herbicides des groupes 2 et 9 chez l’hybride. Quelques graines viables ont également pu être récoltées à partir de ces plants hybrides.

Le Réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP) indique que l’hybride a été détectée au début de l’automne dernier dans un champ de soya de la MRC de la Nouvelle-Beauce, ce qui représente une menace pour les entreprises agricoles de la région. Le champ lui-même était fortement contaminé aux deux espèces d’amarantes.

Le principal danger vient du fait que l’hybride représente un risque élevé de transfert de gènes de résistance aux herbicides de l’amarante tuberculée vers l’amarante de Powell.

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Selon le RAP, « l’hybride retrouvé en Chaudière-Appalaches risque de transmettre le mécanisme de résistance au glyphosate de l’amarante tuberculée vers l’amarante de Powell. Cela se produirait si l’hybride continue de se croiser avec les plants de l’amarante de Powell qui se situent à proximité. Le résultat serait une plante dont le génome et les caractéristiques morphologiques ressemblent énormément à l’amarante de Powell, mais qui comprend le mécanisme de résistance au glyphosate de l’amarante tuberculée ».

Les plants hybrides sont habituellement peu fertiles (à 90%), mais puisque l’information à leur sujet est encore rare, la prudence est de mise.

Le champ contaminé sera suivi étroitement dans les prochaines années. Pour les producteurs, il est recommandé d’envoyer les échantillons suspects d’amarante au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP), surtout que la distinction au stade végétatif des amarantes est presque impossible. Il est aussi conseillé d’arracher les plants hybrides et d’en disposer hors des champs, tout comme pour l’amarante tuberculée.

Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur l’amarante tuberculée, le MAPAQ présente le 13 avril une conférence en ligne sur le sujet, avec l’expert Aaran Hager, malherbologiste professeur associé à l’Université de l’Illinois.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.