10 stratégies pour des systèmes fourragers adaptés aux changements climatiques

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Les changements climatiques apporteront à la fois des opportunités et des défis pour les cultures fourragères. Pour pouvoir s’y adapter, il faut les connaître.

La chercheuse Marie-Noëlle Thivierge, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, spécialisée en plantes fourragères, a fouillé la recherche scientifique, ce qui lui a permis de cibler 10 stratégies permettant d’améliorer la résilience des systèmes fourragers et de faciliter l’adaptation aux changements climatiques sous nos conditions climatiques. 

Les résultats ont été publiés dans le chapitre 7 portant sur les changements climatiques et les systèmes fourragers du nouveau Guide de production – plantes fourragères édité par le CRAAQ. La chercheuse les a présentés lors de la Journée d’information scientifique sur les bovins laitiers et les plantes fourragères organisée par le CRAAQ qui a eu lieu à Drummondville le 8 février 2023.

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1- Gestion des coupes

Les changements climatiques prolongeront la saison de paissance. Il faudra ajuster la gestion des coupes en conséquence. Il faudra éviter la coupe d’automne des mélanges luzerne et graminées parce qu’elle n’apporte aucun avantage. 

2- Rehausser la hauteur de coupe

Sous des conditions futures plus chaudes et sèches en été, il faudra envisager faucher à une hauteur de 10 cm. À l’automne, une végétation entre 20 et 25 cm de hauteur permettrait de maintenir un bon couvert de neige, ce qui protège les plantes du froid. Si la coupe d’automne est nécessaire, il faudrait faucher à une hauteur de 15 cm.

3- Choix des espèces et cultivars

Pour bénéficier des avantages des différentes plantes fourragères et en limiter les inconvénients, des mélanges d’espèces sont bénéfiques. La fléole des prés performera moins bien en été. La fétuque élevée combinée à la luzerne devrait offrir la plus grande augmentation de rendement en climat du futur.

4- Ajustement de la fertilisation

Avec une augmentation de la production fourragère, il faut envisager une augmentation de la fertilisation.

5- Surveillance des ravageurs/indésirables

La pression des insectes, maladies et mauvaises herbes risque de s’accroître. Il faudra une vigilance accrue.

6- Mélanges d’espèces

Selon Marie-Noëlle Thivière, le mélange d’espèces représente la stratégie la plus courante dans la littérature pour la résilience aux changements climatiques. Ce mélange permet de fournir un meilleur rendement.

7- Agroforesterie (haies brise-vent et culture intercalaire avec arbres)

La présence d’arbres sous forme de haies brise-vent ou de cultures intercalaires avec arbres offre plusieurs avantages : limiter la vitesse du vent, augmenter l’humidité de l’air, diminuer l’évapotranspiration et favoriser le couvert de neige.

8- Diversification des cultures fourragères

La diversification des cultures fourragères sur une même entreprise permet de décroître la vulnérabilité de l’entreprise face aux faibles rendements d’une culture pour une année donnée.

9- Augmenter la quantité de fourrages en inventaire

Pour être moins susceptible aux pénuries causées par les perturbations climatiques et pour limiter le recours à l’achat, il peut être souhaitable de conserver davantage de fourrages en inventaire.

10- Santé des sols

Le sol est une des meilleures ressources pour atténuer les effets des perturbations climatiques et augmenter la résilience des systèmes de cultures.

La chercheuse Marie-Noëlle Thivierge d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, a présenté les fruits de sa recherche lors de la Journée d’information scientifique sur les bovins laitiers et les plantes fourragères organisée par le CRAAQ. photo: Marie-Josée Parent

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.