En marge du dévoilement du rapport mensuel du département américain de l’agriculture (USDA), la Bolsa de Cereais de Rosário, ou bourse argentine, a effectué une sévère correction de ses prévisions pour la production de soya en Argentine, rapporte Reuters.
La production argentine estimée est réduite à 27 millions de tonnes, sous les 34,5 millions de tonnes prévus le mois dernier et sous les 27,5 millions de tonnes affichés en 2021, soit la plus petite récolte depuis le début des années 2000. L’Argentine est le plus important exportateur mondial d’huile et de farine de soya et le troisième exportateur pour le maïs.
Il s’agirait en fait de la plus faible récolte depuis le début du siècle et la bourse argentine a averti que d’autres révisions à la baisse pourraient suivre, une réaction directe à la sécheresse qui affecte l’Argentine depuis les derniers mois. Elle serait le pire phénomène du genre depuis 60 ans. Le maïs a suivi la même tendance, mais de manière beaucoup moins marquée.
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Le USDA a fait de même en revoyant nettement à la baisse ses estimations de la production de maïs et de soya en Argentine dans son plus récent rapport mensuel sur les productions et exportations mondiales, le WASDE. La production est revue à 33 millions de tonnes, en baisse de 8 millions.
Le gouvernement américain a également revu ses propres réserves de soya. Elles ont été coupées de 225 millions de tonnes le mois précédent à 220 millions. La production mondiale de soya diminue pour sa part de 102 millions de tonnes métriques à 100 millions pour la saison 2022-23.
Dans ce bilan du WASDE, la production argentine de maïs est coupée de 7 millions de tonnes par rapport au mois dernier pour une production 40 millions de tonnes pour la campagne 2022-23. Les estimations de production au Brésil, où les récoltes ont été entravées par les pluies, n’ont pas été révisées.
Les stocks mondiaux sont, par contre, peu affectés par la révision et se trouvent en légère hausse à 296,46 millions tonnes en raison d’une baisse des prévisions de consommation pour l’alimentation animale.
Le gouvernement américain prévoit aussi une augmentation des prévisions d’exportation de maïs ukrainien à 23,5 millions de tonne, soit 1 million de plus par rapport au mois dernier, ce qui correspondrait aux exportations de 2021, malgré les difficultés de faire sortir les récoltes en raison de la guerre.
Selon les analystes, cette lecture viendrait du fait que l’USDA table sur la reconduction de l’accord sur le corridor agricole de la mer Noire, qui arrive à échéance le 18 mars.
Les stocks de maïs américain devraient par ailleurs remonter de près de 2 millions de tonnes en réaction à une baisse des exportations, dont celles vers la Chine.
Le rapport note très peu de changements pour le blé. L’importante récolte australienne est revue en hausse d’un million à 39 millions de tonnes, tout comme celle à venir de l’Inde à 104 millions de tonnes. Mais l’USDA voit plutôt les exportations indiennes refluer, alors que le pays commence à affronter la chaleur. Cette dernière avait affecté la récolte de l’an dernier.
Malgré une production mondiale en hausse, les stocks de blé sont en légère baisse, après un réajustement des estimations de stocks en Chine.
