Comme le dit le proverbe, une hirondelle ne fait pas le printemps, mais les premiers échos de la récolte du soya dans la province permettent d’entretenir des espoirs sur les rendements à venir.
Le producteur Michel Leblanc de Saint-Grégoire, dans les environs de Bécancour, est parmi les premiers à donner un coup de moissonneuse-batteuse dans ses champs. Sa variété hâtive de soya d’une maturité 00 a donné en moyenne un rendement de 1,7 tonne à l’acre avec des pointes allant jusqu’à 1,9 tonne. Malgré la présence de tiges encore vertes et des feuilles, l’humidité était bonne en débutant samedi (16 septembre) à 14%. Le taux d’humidité a même reculé à 12% vers la fin des travaux tôt lundi matin (18 septembre).

Son agronome, Alexandre Couture, a partagé les photos sur les réseaux sociaux en expliquant que l’objectif était d’atteindre un rendement de 2 tonnes à l’acre, malgré la variété hâtive. Ce champ devait ensuite être semé en céréales d’automne. Michel Leblanc a récolté ses 80 acres de soya en entier et avait pu appliquer son fumier et semer ses céréales d’automne avant la pluie de mardi (19 septembre). « Mon client n’a pas beaucoup dormi, mais il a réussi à tout terminer », résumait Alexandre Couture.

Le champ a été semé en rangs jumelés avec une densité de population à 160 K/acre. Les rangs serrés ont aidé à soutenir les plants qui étaient toutefois très robustes et très grands. Les gousses étaient également situées en hauteur avec de trois à quatre fèves par gousse, une particularité de la variété, explique l’agronome. Les fèves sont également remarquablement grosses cette année, un indicateur selon lui que les rendements pourraient être au rendez-vous, malgré tous les soucis que la culture a causé cette saison.
Alexandre Couture explique que le champ a reçu tout ce qu’il fallait pour atteindre la cible. De la potasse a été appliquée, en plus d’un biostimulant. Le producteur a également pu appliquer un fongicide tout juste avant la floraison. La variété hâtive a joué en faveur du producteur cette année puisque le beau temps était au rendez-vous fin juin-début juillet pour faire les arrosages, contrairement à des variétés plus tardives où l’opération a été compliquée par la pluie.
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Il faudrait prendre garde par contre de généraliser les résultats de cette récolte, indique l’agronome. Il calcule que ses autres clients également dans la région de Bécancour devraient débuter d’ici la fin du mois. Il pourrait y avoir de bonnes surprises, mais aussi de moins bonnes. Les champs de Michel Leblanc étaient exempts de maladies ou de taches foliaires, mais ce ne sera pas le cas partout. Des analyses en laboratoire lui ont permis de confirmer des cas de morts subites du soya. Les quantités énormes de pluies reçues, soit 440 ml seulement en juillet dans la région, vont avoir des conséquences sur certains champs. Si le beau temps coopère pour la récolte, tous les espoirs sont toutefois permis pour une bonne année de soya.
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