Soya sur soya : quelques précautions à prendre

Publié: 30 mai 2024

Soya sur soya : quelques précautions à prendre

Après un début de saison des plus hésitants, les semis ont pris leur envol et sont en bonne voie d’être terminés un peu partout au Québec. Les conditions sont toutefois un peu plus difficiles dans le sud-ouest de la province où les accumulations ont été plus importantes, ce qui fait en sorte que les travaux sont toujours en cours, note l’agronome Cynthia Lajoie, de Pioneer.

Pour les producteurs qui songeraient à changer leur plan de rotation prévoyant du maïs pour passer au soya, l’agronome offre quelques conseils de mise, dans les cas où ces changements se feraient sur un retour de soya. Elle mentionne que les producteurs dans cette situation peuvent s’attendre à des pertes de rendements de l’ordre de 3 à 5%, en comparaison à un retour fait depuis une autre culture, mais que les quelques conseils qui suivent pourraient atténuer les pertes potentielles.

• Choisir une variété qui offre une bonne résistance ou tolérance aux maladies et idéalement, une variété différente de celle semée l’année précédente;

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• Utiliser un traitement de semence fongicide. La sévérité des maladies présentes en début de saison peut s’avérer plus élevée dans une telle rotation;

• Si vous n’avez pas l’habitude de fertiliser votre soya sur un retour de maïs, il serait judicieux de mettre un peu d’engrais, surtout de la potasse;

• Dépister les champs en cours de saison et identifier rapidement les maladies qui peuvent être plus présentes lors d’une deuxième année en soya;

• Planifier un bon programme de désherbage, surtout si vous avez eu des échappées l’année précédente. Privilégier un herbicide résiduel tôt en saison qui vous permettra de repasser plus tard en post-levée, si nécessaire.

Interrogée à savoir s’il fallait s’attarder sur le type de maturité du soya, elle explique que tout dépend de la zone d’implantation de la culture. « On est à la fin mai. On est encore dans les dates pour semer du soya et d’être dans les temps », dit-elle. Pour les variétés de 2900 à 2750 ayant suffisamment d’UTM pour arriver à maturité, elle ne recommande pas de faire de changement. Ce peut être toutefois le cas si on considérait des variétés beaucoup plus tardives. Il faudrait considérer alors changer pour une autre maturité, surtout que le soya ne fait pas de photopériode, comme c’est le cas pour le maïs, mentionne l’agronome.

Pour l’instant, les levées semblent bien se dérouler avec une humidité beaucoup plus présente dans les champs que dans les deux dernières années. La germination se fait bien pour les semis fait récemment ou les dernières semaines.

Météomédia prévoit un été chaud et sec, avec la possibilité d’orages forts et d’importants coups d’eau. Cynthia Lajoie, qui mettait l’accent sur une protection fongicide, recommande également de surveiller l’émergence de problèmes liés aux champignons, surtout que l’année dernière a été marquée par la présence de moisissure blanche dans les champs de soya. La situation pourrait devenir problématique dans le cas d’un champ semé en soya, sur un retour de soya où de tels problèmes ont été observés.

Les maladies vasculaires et les maladies transportées par spores sont particulièrement à surveiller, surtout si une variété présentant les mêmes sensibilités était considérée pour l’implantation au champ. « Il faut faire attention aux ronds où on observe de la maladie et qui ont tendance à s’étendre d’année en année. On ne s’en rend pas compte les premières années, mais cela peut avoir un impact important », dit Cynthia Lajoie.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.