Rendements du soya en hausse : ne pas négliger le potassium

En 2024, des carences en potassium sont apparues dans certains champs de soya à la fin juillet

Publié: 20 septembre 2024

Rendements du soya en hausse : ne pas négliger le potassium

Si l’on parle de la fertilisation du maïs, le premier élément qui nous vient à l’esprit est l’azote. Peut-être par association, on s’inquiète également de cet élément nutritif dans le soya, bien que la fixation symbiotique de l’azote de l’air suffise généralement à satisfaire les besoins de la plante. En revanche, la fertilisation en potassium, le deuxième élément en importance pour le soya, est parfois négligée. Or, avec l’augmentation des rendements du soya au Québec, la demande en potassium a également augmenté.

En 2024, des carences en potassium sont apparues dans certains champs de soya à la fin juillet ou au début août, et se concentraient sur la partie supérieure des plantes. Normalement, le potassium est mobile dans la plante, et les symptômes de carence devraient apparaître sur les feuilles inférieures. Cependant, lorsqu’une carence survient en milieu de saison, c’est parfois le sommet de la plante (la partie en croissance active) qui montre les symptômes.

Les carences tardives en potassium peuvent être provoquées par des stress qui perturbent le fonctionnement des racines, tels que le compactage du sol, la sécheresse ou un excès d’eau. Avant de revoir la fertilisation, il serait donc important de comprendre ce qui s’est passé en milieu de saison pour identifier la cause de la carence.

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Par ailleurs, les sols argileux de la plaine du Saint-Laurent sont généralement bien pourvus en potassium et peuvent subvenir à une grande partie des besoins, à condition que la CEC (capacité d’échange cationique) ne soit pas trop occupée par des ions H+, comme c’est souvent le cas dans les sols acides. À noter qu’une récolte de soya de 4 t/ha absorbe environ 140 kg/ha de K2O, et que la récolte du grain exporte environ 80 kg/ha hors du champ. Par comparaison, une récolte de 12,5 t/ha de maïs prélève près du double de potassium, mais ne contient qu’environ 50 kg/ha de K2O dans son grain. Par conséquent, le bilan en potassium du sol peut davantage être sollicité par la culture du soya que celle du maïs, selon les rendements obtenus.

En plus d’affecter le rendement, les carences en potassium peuvent aussi réduire la tolérance des plantes aux maladies. Il est donc doublement avantageux de bien planifier la fertilisation potassique du soya.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Marc Montpetit

Jean-Marc Montpetit

Chroniqueur au Bulletin des agriculteurs

Jean-Marc Montpetit est sélectionneur de végétaux et agronome. Il fait aussi de la vulgarisation de concepts agronomiques auprès des agriculteurs.