Élisabeth Grenier et Alexandre Landry de la Ferme Rustique à Sainte-Croix-de-Lotbinière ont trouvé des enrichissements hors de l’ordinaire pour leurs porcs : « Pour l’enrichissement, on a des tuyaux de PVC dans lesquels on place des légumes, mais aussi des boules de bowling qu’ils poussent avec leur groin, c’est assez amusant à voir », souligne Alexandre Landry. Ils ont bien essayé des ballons de basket, mais ils finissaient rapidement en lambeaux. Les porcs de la ferme sont en stabulation libre avec de la paille, ce qui, selon Porc BienÊtre, est considéré également comme un enrichissement.
Le jeu a aussi pour effet de réduire les conflits entre les individus, après une bonne joute de bowling, ils sont calmes : « Ils jouent environ deux à trois heures par jour, trente minutes par-ci, trente minutes par là, ce qui est suffisant pour les apaiser.», ajoute Élisabeth Grenier.
Ces petites façons de faire peuvent apparaître comme des détails, mais au final, c’est ce qui permet d’avoir des animaux en meilleure santé, selon le propriétaire.
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Réglementation
En 2014, le Conseil national pour les soins des animaux d’élevage (CNSAE) a donné comme consigne que d’ici à 2024, il faudra au moins deux mesures d’enrichissement des porcs à tous les stades de production. Parmi ces mesures d’enrichissement figure le jeu. Le programme PorcBIEN-ÊTRE est basé sur le code de pratiques élaboré par le CNSAE.
Au Québec, le Programme PorcBIEN-ÊTRE est géré par les Éleveurs de porcs du Québec. Raphaël Bertinotti, directeur du Service de Santé, Qualité, Recherche et Développement chez les Éleveurs de porcs du Québec, se félicite d’avoir vu les éleveurs l’adopter rapidement. « Nous avons été une des premières provinces canadiennes à l’implanter. Tous les 2200 producteurs s’y sont conformés entre 2019 et 2022. On a senti qu’il y avait une certaine fierté chez eux à afficher cette nouvelle certification. »
Cela dit, tout n’a pas été rose pendant la transition. Une étude de l’Université Laval, financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), a noté que certains éleveurs de porcs avaient émis certaines réticences à prendre le virage. « C’est certain qu’à chaque fois qu’il y a une mise à jour d’un programme, ça exige plus de paperasses et aussi de la formation pour le personnel. Il faut savoir que le manuel de PorcBIEN-ÊTRE est une véritable brique », ajoute Raphaël Bertinotti.
Il existe des dizaines de possibilités d’enrichissement pour les porcs. Ça va de la sciure de bois sous leurs pattes à un morceau de bois à gruger en passant par de la musique. Mais, le jeu favori des cochons est la chaîne suspendue. En fait, c’est aussi le choix des producteurs qui y voient un objet simple à installer et à nettoyer.
Voici quelques autres mesures d’enrichissement, outre celles décrites plus haut : cordes suspendues, jouets pour chiens, toiles de jute, ballons, dispositif de brossage comme pour les bovins, etc.
La boule de bowling n’y figure pas, même si on sait que ça peut faire de bons abats !