*Récolter les fourrages coûte cher. Il est donc normal de chercher à réduire ses coûts d’opération. Cependant, certains choix ont un impact plus dommageable sur le résultat que l’économie espérée. Dans cette chronique, je veux remettre en question certains choix faits par les producteurs que je visite durant la saison.
Le premier exemple qui me vient à l’esprit survient lors du fanage. Quand le temps presse, il est tentant d’accélérer la vitesse d’avancement pour finir plus rapidement. Il a été démontré qu’un fanage rapide à 10 km/h est beaucoup moins efficace qu’un fanage lent à 4km/h. À la vitesse la plus haute, plus de la moitié du fourrage sera mal réparti, ce qui aura pour effet de réduire la vitesse de séchage et de retarder le moment de la récolte. Je ne dis pas qu’il faut absolument faner à 4km/h, mais il ne faut pas exagérer la vitesse, car elle aura l’effet inverse de celui recherché.
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Un autre exemple dont je voulais vous parler est lors de la récolte en balles rondes. Mon équipe et moi réalisons plusieurs mises en route de presses et une des questions que nous posons est : combien de tours de filet voulez-vous appliquer sur la balle ? La réponse trop fréquente : le moins possible.
Le filet a pour fonction de maintenir la balle dans son état maximal, jusqu’à son utilisation. La formation de la balle par la presse compresse le fourrage humide pour en extraire l’air, ce qui favorise une bonne fermentation. Par contre, si le filet n’est pas assez solide pour maintenir la pression exercé par le fourrage, il s’étirera et la balle perdra de sa densité, faisant ainsi entrer de l’air, ce qui causera une moins bonne fermentation. Une balle qui perd sa forme pourrait avoir des poches d’air sous le film d’enrubannage si par exemple la balle suivante dans le tube est plus haute ou plus basse. De plus, si les balles sont manipulées plusieurs fois, le filet supplémentaire aidera à conserver les balles en bon état. Les quelques sous de plus que coûtera le tour de filet supplémentaire vont contribuer à conserver la densité du fourrage, rendue possible par les presses à haute performance.
Je vous ai présenté ici deux exemples de choix fréquemment faits dans le but d’économiser du temps ou de l’argent, mais qui ont un impact négatif sur la qualité du fourrage récolté, donc du rendement espéré par ce fourrage.
Il est important de bien observer les résultats obtenus et de comparer. Les experts sont aussi là pour vous aider à optimiser vos opérations. N’hésitez pas à les consulter.
*Texte réalisé par Vincent Audet en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF). Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.
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