Une étude de l’Université McMaster à Hamilton, en Ontario, a révélé que la consommation de viande n’augmente pas les risques de décès, contestant une étude précédente favorisant les protéines végétales.
Cette découverte est basée sur une étude épidémiologique, dans laquelle les chercheurs de McMaster ont examiné les habitudes alimentaires de 15 937 adultes américains et leur consommation de protéines végétales et de viande.
Manger de la viande n’augmente pas le risque de mourir d’un cancer ou d’une maladie cardiaque, ont conclu les chercheurs.
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« Nos données ne soutiennent pas la thèse selon laquelle l’apport en protéines spécifiques à une source (viande) est associé à un risque de mortalité plus élevé », indique l’étude, publiée dans la revue Applied Physiology, Nutrition and Metabolism.
Les chercheurs n’ont trouvé aucune association entre les protéines totales, animales ou végétales et le risque de décès toutes causes confondues, de maladies cardiovasculaires ou de cancer. Les protéines animales et végétales sont toutes deux bénéfiques pour la santé humaine, ont-ils déclaré.
« Il existe une grande confusion autour des protéines : quelle quantité consommer, quel type consommer et quel impact sur la santé à long terme. Cette étude apporte des éclaircissements, ce qui est important pour quiconque souhaite prendre des décisions éclairées et fondées sur des données probantes concernant son alimentation », a dit Stuart Phillips, professeur et directeur du département de kinésiologie de McMaster, qui a supervisé la recherche.
Stuart Phillips et d’autres scientifiques ont étudié les données sur l’apport en protéines de près de 16 000 adultes américains, de 1988 à 1994, et ce que cela signifiait pour la mortalité en 2006.
Les données proviennent du Centre national des statistiques de santé, qui mène l’enquête nationale sur la santé et la nutrition aux États-Unis (NHANES).
« (L’enquête) recueille des données sur la santé des adultes et des enfants aux États-Unis », indique la page web de la NHANES sur le site des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). « Nous recueillons également des données sur ce que les participants mangent, boivent et prennent comme compléments alimentaires afin de déterminer la quantité de nutriments présents dans leur alimentation. »
Le scientifique principal à l’origine de l’étude est Yanni Papanikolaou. Il est président de Nutritional Strategies, en Ontario, qui fournit des services aux entreprises du secteur agroalimentaire et aux associations industrielles.
La recherche a été financée par la National Cattlemen’s Beef Association , une organisation bovine américaine.
« (La) NCBA n’a pas été impliquée dans la conception de l’étude, la collecte et l’analyse des données ou la publication des résultats », indique le communiqué de presse de McMaster.
Yanni Papanikolaou et les autres chercheurs à l’origine de cette recherche ont déclaré que leurs conclusions étaient différentes de celles d’autres scientifiques, qui ont également étudié la consommation de protéines végétales et de viande.
Un tel article a été publié en 2020 par des chercheurs d’une université iranienne et de l’Université Harvard.
Cette étude conclut que la consommation de protéines végétales peut réduire le risque de décès cardiovasculaire .
« Un apport plus élevé en protéines totales était associé à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues, et un apport en protéines végétales était associé à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues et de mortalité par maladie cardiovasculaire », indique l’étude.
« Le remplacement des aliments riches en protéines animales par des sources de protéines végétales pourrait être associé à la longévité. »
Pourtant, les scientifiques à l’origine de l’étude de McMaster affirment avoir utilisé des méthodes de référence dans leur analyse. Ils ne sont pas d’accord avec la recommandation selon laquelle la consommation de protéines végétales, plutôt que de viande, réduirait le risque de décès.
« Lorsque l’on considère à la fois des données d’observation comme celles-ci et des recherches cliniques, il est clair que les aliments à base de protéines animales et végétales favorisent la santé et la longévité », a déclaré Yanni Papanikolaou.
Cet article de Robert Arnasson publié dans The Western Producer a été traduit et adapté par Marie-Josée Parent.