Quand la pluie semble nous filer entre les pattes

Publié: il y a 3 heures

Gertrude qui récolte sous l’œil averti de la pleine lune des moissons.

En cette soirée de pleine lune des moissons, Gertrude filait le parfait bonheur. La météo a beau nous annoncer de la pluie, on dirait qu’on n’y croit plus. De toute façon, j’oublie l’idée d’étirer le chantier comme s’il n’y avait plus de lendemain.

Je l’ai fait régulièrement jadis, dans le temps pour réaliser que la journée suivante, l’énergie, voire, mon attention n’était plus là. Ah! Ok si c’est pour clore le dernier 5 ha, mais quand il reste encore 125 heures de récolte à faire en plus des autres travaux, je n’ai plus l’énergie ou la folie d’antan.

En plus, mes yeux sont devenus sensibles aux reflets des lumières des véhicules autour et des écrans qui réfléchissent leurs lumières directement dans les yeux. C’est encore plus épuisant! J’en ai discuté avec mon optométriste et elle m’a expliqué que c’était normal qu’un « vieux » avec les yeux pâles qui a travaillé au soleil toute sa vie développe cette sensibilité. Parait qu’il n’y a rien à faire…

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Arrive le lendemain matin qui nous offre un ciel tout étoilé. Coup donc! On va pouvoir récolter des hectares supplémentaires! Prépare Gertrude, tout est beau et je dirais même qu’il fait très beau. Aucun nuage à l’horizon et je me dis qu’encore une fois, la pluie nous filer entre les pattes!

Je commence la récolte, je fais quelques tours et je commence à voir les nuages au loin qui s’approchent. La poussière lève à l’arrière et je sens une odeur de BBQ. C’est bizarre ça! J’arrête pour vérifier en me promenant autour de la machine comme un chien renifleur de la SQ.

Je découvre un petit débris de poussière qui s’est engouffré autour du turbo. Pas de flammes. Seulement une légère boucane qui se dégage. J’arrête le moteur pour éviter que le ventilateur stimule l’arrivée d’une flamme qui pourrait surgir.

J’ai toujours deux extincteurs sur la machine, mais j’ai aussi de l’eau que je me sers pour laver les vitres. Alors je mouille le petit amoncellement de débris et je le dégage prudemment pour ne pas qu’il aille plus loin.

Je n’ai pas aperçu les fameux nuages pendant que je faisais le tour du moteur au complet pour finalement me faire asperger par un bel orage. Parfait pour atténuer la situation un peu chaude tout en me rafraichissant les idées. Un faible 8 mm. Le 20 mm annoncé nous a encore filé entre les pattes.

Profession agriculteur!

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.