Le Canada ne craint pas les représailles du Brésil

Publié: 29 janvier 2001

Ottawa (Ontario), 23 janvier 2001 – Le Canada a ignoré les menaces de représailles économiques proférées par le Brésil à son endroit, affirmant que le pays latino-américain n’avait pas l’autorité légale pour les appliquer.

Le ministre brésilien de l’Agriculture, Marcus Vinicius Pratini, a déclaré à Genève lundi que son pays pourrait boycotter les produits chimiques et céréaliers canadiens si le Canada imposait des sanctions déjà approuvées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

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« (Les Brésiliens) n’ont aucune autorité légale conférée par l’OMC pour appliquer des représailles en ce moment », a déclaré à Reuters le porte-parole du ministre des Affaires étrangères, François Lasalle.

Une dispute commerciale au sujet des subventions versées à leurs avionneurs respectifs oppose les deux pays depuis plus de cinq ans. La cause a été portée maintes fois devant l’OMC, qui a donné raison au Canada en décembre dernier et donné le feu vert pour imposer des sanctions d’une valeur de 233 millions$ US par année.

Le dernier épisode du bras de fer entre les deux pays s’est joué ce mois-ci, alors que le Brésil a dit qu’il porterait devant l’OMC la décision du gouvernement canadien d’accorder des prêts de 1,1 milliard$ US à des conditions avantageuses à un client américain potentiel étudiant l’achat de 75 avions régionaux de la compagnie canadienne Bombardier. Le rival brésilien de Bombardier, Embraer, courtise le même client pour tenter de lui vendre ses propres appareils.

Les autorités canadiennes affirment que l’aide financière proposée au client de Bombardier ne fait qu’imiter une aide similaire proposée par le Brésil dans le cadre d’un programme de soutien à l’exportation baptisé ProEx.

Le Brésil a depuis modifié son programme de subventions, mais le Canada n’est toujours pas satisfait.

« Nous allons demander à l’OMC le 1er février prochain d’évaluer si le nouveau ProEx se conforme aux quatre décisions rendues précédemment », a dit Lasalle.

Le Canada n’a toujours pas décidé s’il allait appliquer les sanctions autorisées contre le Brésil.

(Tous les montants sont en dollars canadiens, à moins d’indication contraire)