Viande : le gouvernement français veut aller plus loin dans l’étiquetage

Publié: 4 juin 2001

Paris (France), 29 mai 2001 – Pour sortir des crises alimentaires, la France veut aller vers toujours plus de « transparence », de « loyauté » et de « traçabilité ». Jean Glavany s’est engagé à ce que le consommateur connaisse systématiquement la race et la catégorie de la viande de boeuf qu’il achète, quitte à forcer la main aux acteurs de la filière.

Le ministre de l’Agriculture et le secrétaire d’Etat à la Consommation François Patriat ont présidé dans la matinée une table-ronde sur les « produits carnés » avec les professionnels du secteur et les associations de consommateurs pour « tirer les leçons » des crises de la « vache folle » et de la fièvre aphteuse.

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Si elle n’a pas encore fini de subir les conséquences de la « vache folle », la France remonte la pente au chapitre de la consommation de viande bovine: celle-ci n’est plus actuellement en baisse que de 10%, même si ce sont sans doute ces 10% qui « seront les plus difficiles à récupérer », a reconnu Jean Glavany.

Pour préparer la « sortie de crise », la France veut « aller plus loin » dans l’étiquetage que ne le prévoit pour le moment la réglementation européenne, même s’il faut pour cela contraindre par décret l’interprofession. Celle-ci a en effet préféré à la fin 2000 ne pas reconduire l’accord qui permettait depuis 1997 de faire figurer outre l’origine de la viande, la race du bovin et catégorie de la viande (selon l’âge et le sexe du bovin notamment). Actuellement, la mention continue d’être appliquée dans 60% de la distribution, surtout en grandes surfaces, mais elle diminue.

L’Union européenne a préféré imposer d’autres mentions très précises, avec toute une série de chiffres (abattoir, date d’abattage, numéro d’atelier de découpe) qui parlent beaucoup moins à l’acheteur. « Cet étiquetage ne tient pas compte de ce que les consommateurs désirent mais donne des informations plutôt utiles pour les pouvoir publics et les filières », explique Marie-José Nicoli, présidente de l’association de consommateurs UFC-Que choisir. En revanche, il est intéressant de savoir si la viande provient ou non d’une vache laitière ou d’un charolais, d’un mâle ou d’une femelle…

Jean Glavany a finalement répondu à l’appel des associations de consommateurs. A défaut d’accord de l’interprofession, « nous prendrons nos responsabilités », a prévenu Jean Glavany qui s’est engagé « à transmettre dès le mois de juin au Conseil d’Etat un projet de décret » qui rendrait à nouveau obligatoire la mention de la race et de la catégorie. Le ministre compte également saisir la commission européenne pour que les Quinze suivent le mouvement.

Au-delà de la priorité de l’étiquetage, le gouvernement a souhaité lors de cette table ronde des « efforts de transparence » de la part des fabricants d’aliments pour animaux au profit des éleveurs mais aussi en aval au niveau de la restauration, afin que lorsque le consommateur dispose d’autant d’informations sur l’origine de la viande lorsqu’il la déguste au restaurant que lorsqu’il la prépare chez lui.

Les secteurs ovins et porcins n’ont pas été oubliés avec notamment pour le secteur ovin, la priorité donnée au renforcement de l’identification des animaux, dont la crise de la fièvre aphteuse a montré qu’elle était loin d’être parfaite.

Source : AP