Les Z stimulent la consommation de poulet

Les différentes générations ont des perceptions différentes

Publié: 8 mars 2024

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Milléniaux, consommation viande

La consommation de viande a un bel avenir aux États-Unis. Une étude menée par Technomic et le Meat Institute a même démontré qu’au quatrième trimestre de 2023, les consommateurs ont démontré un appétit insatiable pour le poulet, mais aussi une augmentation de la consommation de bœuf.

Une fois par semaine ou plus, 79 % des consommateurs mangent du poulet, soit une augmentation de cinq points par rapport au quatrième trimestre 2022, rapporte un article du National Hog Farmer. Soixante-treize pour cent des consommateurs ont déclaré manger du bœuf une fois par semaine ou plus, soit une augmentation de trois points par rapport à l’année dernière. Cependant, la consommation hebdomadaire de porc a diminué, passant de 56 % au quatrième trimestre 2022 à 53 % au quatrième trimestre 2023.

Selon Lori Rakoczy, directrice associée chez Technomic, l’augmentation importante de consommation de poulet est largement due aux jeunes consommateurs. Les milléniaux ont à 53% et la génération Z à 51% dit avoir augmenté leur consommation de poulet durant la dernière année.

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5 piliers de confiance

Technomic et le Meat Institute interrogent chaque mois 500 consommateurs américains depuis novembre 2020 sur leurs perceptions et réflexions sur l’industrie de la viande et de la volaille, mais principalement sur la confiance. Ils ont établi et sondé 5 piliers de confiance.
– Santé et bien-être;
– Sécurité alimentaire;
– Impact environnemental;
– Bien-être animal;
– Droits du travail et de l’homme (sécurité du travail).

Selon Lori Rakoczy, il existe une relation directe entre l’amélioration de la confiance et la consommation ou les achats. L’échelle de confiance est actuellement entre 3,4 et 3,7 sur 5. Si ces piliers obtenaient un score de 4, cela représenterait une augmentation de consommation de 15% selon l’évaluation de la firme. « Compte tenu de la croissance démographique, d’ici 2030, cela augmenterait la demande de 20 % », dit Lori Rakoczy. Cela représenterait un gain de 22,6 milliards $US. S’il n’y a pas de changement du niveau de confiance, l’impact ne serait que de 6,5 milliards $US en plus pour l’industrie d’ici 2030.

Ces dollars sont influencés par les niveaux de confiance des consommateurs. Les générations Z ont déclaré dans l’enquête avoir l’intention de manger plus de poulet, de bœuf et de porc que les autres tranches d’âge. Les prochaines études démontreront si cette prévision se concrétisera.

Les consommateurs qui prévoient manger moins de protéines animales en 2024 le feront pour des raisons de santé et de coût. Les secteurs touchés seront principalement les viandes transformées, le bœuf et le porc. Soixante-douze pour cent des consommateurs disent qu’améliorer leur santé augmenterait leur confiance.

La sécurité alimentaire ne semble pas avoir d’impact sur la consommation. Cependant, l’enquête démontre une plus grande sensibilisation des consommateurs avec une augmentation de cinq points à cet égard. L’étude a aussi démontré une certaine insécurité des consommateurs à cuisiner le porc et le poulet à la maison.

Au niveau de la santé, l’écart se creuse entre les protéines d’origines animales et végétales. « Il semble que les consommateurs soient vraiment réticents à l’idée des protéines de viande d’origine végétale en raison du coût et de leur perception de la santé », explique Lori Rakoczy.

Les agriculteurs et les éleveurs occupent une place importante pour fabriquer des produits sains en obtenant 60% de confiance des consommateurs. Cinquante-trois pour cent des consommateurs estiment que la viande constitue un élément sain de l’alimentation.

Bien-être animal

Le bien-être animal et l’environnement a plus d’importance chez milléniaux. Cinquante-deux pourcent d’entre eux consomment moins de viande pour ces raisons, comparativement à 37% des consommateurs en général.

Près de la moitié des consommateurs déclarent que les préoccupations en matière de bien-être animal influencent leurs décisions d’achat de viande alors que 59 % des milléniaux sont d’accord avec cette affirmation. Ce groupe d’âge est non seulement plus susceptible de laisser ces préoccupations affecter leurs décisions d’achat, mais aussi la seule génération où la majorité de ceux qui envisagent de réduire leur consommation de viande le font en raison de préoccupations en matière de bien-être.

Les générations Z et Y seraient prêtes à payer plus cher pour des produits certifiés respectueux du bien-être animal, en particulier pour le poulet et le bœuf. Chez les milléniaux, c’est 51% d’entre eux qui seraient prêts à le faire.

Au niveau respect de l’environnement, 59% des consommateurs croient qu’une production de viande respectueuse de l’environnement est possible. Alors que 37% des consommateurs ont réduit leur consommation de viande pour des raisons environnementales, 53% disent que leur consommation de viande n’a pas d’impact négatif sur l’environnement.

Selon John Williams, responsable de la recherche et des connaissances chez Technomic, les disparités entre les générations démontrent l’importance d’avoir des plans de communication ciblés.

À lire:
Un commerce mondial de viande porcine en mutation

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.