Ottawa (Ontario), 24 octobre 2001 – Le gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, a assombri mercredi les perspectives d’une reprise économique au Canada en 2002 vu l’accentuation du ralentissement depuis les attentats du 11 septembre aux États-Unis.
Le gouverneur a estimé que la croissance de l’économie canadienne pour le second semestre de 2001 pourrait être pratiquement nulle, voire négative, en raison des contrecoups des attentats-suicide contre le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington.
La croissance économique du pays atteindrait ainsi environ 1,5% pour l’ensemble de 2001.
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« Les événements récents ne ressemblent à rien de ce que nous avons connu en Amérique du Nord à ce jour, et il nous faudra un certain temps avant de pouvoir en saisir pleinement les conséquences », a affirmé David Dodge dans un discours prononcé devant la Chambre de Commerce du Grand Moncton et le Conseil économique du Nouveau-Brunswick.
La Banque du Canada a abaissé mardi son taux d’intérêt directeur de 75 points de base — une réduction inhabituelle par son importance — dans le but de relancer la confiance des consommateurs et de stimuler l’économie.
« Il est très difficile de mesurer les retombées économiques du choc du 11 septembre », a déclaré David Dodge. « Et il est encore plus compliqué à ce stade-ci d’évaluer les effets que ce choc aura sur l’attitude des consommateurs et des entreprises. »
D’après le gouverneur, il est possible que la confiance des consommateurs et celle des milieux d’affaires revienne rapidement à la normale pour le second semestre de 2002. Il précise toutefois que ce n’est là qu’un des possibles scénarios et non une conclusion étudiée.
« D’un autre côté, la confiance des ménages et des entreprises en Amérique du Nord pourrait rester fragile encore longtemps. La croissance risquerait ainsi de demeurer anémique durant la majeure partie de 2002 », a-t-il dit.
« Selon l’un ou l’autre de ces scénarios, les pressions s’exerçant sur l’appareil de production et l’inflation durant le reste de l’année et en 2002 seront moindres que nous l’avions d’abord prévu. »
Dodge a par ailleurs réitéré les objectifs de la banque centrale quant à l’inflation de base — qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation –, qui devrait se situer en deçà de 2% d’ici la fin de 2002.
L’inflation d’ensemble, que la banque tente de garder entre 1 et 3%, pourrait atteindre le même niveau d’ici la fin de l’année, a précisé David Dodge.
Ces prévisions pourraient être révisées lorsque la banque centrale publiera son rapport sur la politique monétaire le 7 novembre.
Source : Reuters