Traitement spécial et différencié pour les pays en développement : position des producteurs laitiers

Publié: 18 mars 2002

Mars 2002 – Le Canada, en tant que membre du Groupe de Cairns, a récemment déposé une déclaration sur le traitement spécial et différencié pour les pays en développement. Dans cette déclaration, le Groupe de Cairns reconnaît (dans le cadre des négociations sur l’agriculture) l’importance pour les pays en développement de bénéficier d’un traitement spécial et différencié. Les Producteurs laitiers du Canada souscrivent à ce concept, comme ils l’ont fait valoir le 21 février, devant le Sous-comité sur le commerce, international, les différends commerciaux et les investissements internationaux. Par contre, ils ne sont pas d’accord avec la suggestion qu’il faut absolument établir un système de commerce international ouvert, libre de toute intervention gouvernementale, afin de composer avec les préoccupations des pays en développement en matière de sécurité alimentaire, de pauvreté et de développement rural.

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Les producteurs laitiers canadiens contestent l’idée qu’un système de marché libre non réglementé est la solution à retenir pour régler les problèmes de commerce international. On observe, dans le milieu de l’agroalimentaire, un degré très élevé de concentration dans les secteurs de la transformation et de la vente au détail. Si les agriculteurs ne disposent pas des outils nécessaires pour contrer le pouvoir exercé, tant dans les pays développés qu’en développement, par un petit nombre d’intervenants des secteurs de la transformation de la vente au détail, ils demeureront à la merci de ces intervenants de grande taille moins nombreux. Les pays en développement, qui s’emploient à développer leur propre industrie laitière, veulent des marchés stables, l’instabilité sur les marchés: mondiaux leur posant problème.

On aborde trop souvent la situation particulière des pays en développement en se mettant dans la peau des exportateurs plutôt que des importateurs. À plusieurs reprises, les PLC ont entendu dire que les pays en développement pouvaient difficilement assurer la croissance de leur industrie nationale car ils ne pouvaient soutenir la concurrence des importations à bon marché. Affirmer que les pays en développement doivent s’adapter à un système plus ouvert, plutôt que de développer et utiliser des outils leur permettant de doter leur industrie nationale d’une infrastructure appropriée favorisant sa croissance, reflète une certaine contradiction.

En fait, les pays en développement ont besoin du même type de protection et de subventions (qu’ils ne peuvent se payer) dont les pays développés (dont la Nouvelle-Zélande, l’Union européenne, les États-Unis et le Canada) ont tiré profit pour favoriser l’avènement de secteurs agricoles qui sont aujourd’hui compétitifs. Une politique de mise en marché ordonnée qui ne nécessita pas de subventions gouvernementales, telle qu’appliquée au Canada, procurerait beaucoup plus d’avantages à ces pays aux ressources financières limitées qu’un système de marché libre. L’adoption de politiques autorisant la commercialisation collective favoriserait davantage l’établissement d’industries dans les pays en développement, et ce, sans frais pour leurs gouvernements.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Producteurs laitiers du Canada (PLC)

http://www.bureaulaitier.org/