Paris (France), 29 janvier 2004 – Une somme globale de 15 millions d’euros -dont près de la moitié pour faciliter la reconversion ou le départ en préretraite d’éleveurs- a été annoncée par le ministère de l’Agriculture pour aider à la modernisation de la filière porcine française actuellement en crise.
L’annonce de ce plan d’action, après une table ronde réunissant au ministère l’ensemble de la filière et des syndicats agricoles, fait suite au rapport de Jean-Louis Porry sur « l’avenir de la filière porcine française » remis le 6 janvier à Hervé Gaymard, ministre de l’Agriculture.
Ce plan comprendra 7 M EUR pour la reconversion, 5 M pour la restructuration, 2 M pour la promotion et les signes de qualité, 500 000 EUR pour la gestion des marchés et 500.000 EUR pour la recherche technique, a indiqué le ministère.
C’est une nouvelle somme de 8 M EUR – qui viendra s’ajouter aux 5 M EUR annoncés en novembre 2003 et aux 2 M EUR débloqués en décembre – qui va permettre à l’Office national interprofessionnel des viandes, de l’élevage et de l’aviculture (OFIVAL) de disposer de 15 M EUR pour mettre en oeuvre ce plan, souligne-t-on au ministère.
Le fait le plus important est la mise en place d’« un dispositif d’aide à la cessation d’activités » qui « permettra d’accompagner les éleveurs souhaitant se reconvertir » ou partir en préretraite. Cette disposition, qui devra recevoir l’aval de Bruxelles, sera détaillée par une circulaire avant la fin du premier trimestre pour que les premiers paiements puissent avoir lieu en juillet.
Le ministère n’a pas souhaité indiquer, à ce stade, le nombre d’éleveurs qui pourrait être concernés par ce dispositif.
Pour améliorer les circuits de commercialisation, une réduction du nombre de groupements de producteurs, de 90 à 25 en cinq ans, est également prévue. Pour favoriser ces regroupements, une circulaire va préciser que les aides seront réservées à ceux qui s’engagent dans la restructuration.
Le plan prévoit également une simplification environnementale, qui s’accompagnera d’un dispositif de qualification des élevages.
Pour une meilleure information des consommateurs, les signes de qualité seront simplifiés. Un logo fédérateur -celui de VPF (Viande Porcine Française) est dans le collimateur de Bruxelles- devra être défini avant la fin de l’année.
Réagissant à ce plan, la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles), les JA (Jeunes Agriculteurs) et la FNP (Fédération Nationale Porcine) affirment qu’ils « ne laisseront jamais le libéralisme outrancier d’une partie de la filière ravager les campagnes et faire entrer la désolation dans les campagnes paysannes », dans un communiqué commun.
« Mettre autant d’argent pour éliminer des paysans ce n’est pas possible. Il y a trop de porcs, pas trop de paysans », a déclaré à l’AFP Brigitte Allain, une des porte-parole de la Confédération Paysanne.
Enfin, pour la Coordination Rurale, ce plan « n’est qu’une fuite en avant. Chacun sait que l’origine de la crise du porc désormais structurelle tient à l’absence d’outils de maîtrise de la production du porc qui entraîne la surproduction et des prix dérisoires », souligne le syndicat.
À lire aussi

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault
Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.
Source : AFP
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Confédération paysanne
http://www.confederationpaysanne.fr/
Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA)
http://www.fnsea.fr/