Soya IP pour combattre la résistance

Publié: 15 décembre 2013

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Jusqu’en 2011, le soya IP comptait pour la moitié du soya semé au Québec. La popularité du soya IP est souvent évoquée parmi les facteurs expliquant pourquoi encore aucune mauvaise herbe résistante au glyphosate n’est apparue chez nous.

En 2012, le soya IP ne comptait plus que pour 27 % de tout le soya cultivé au Québec. Pour 2013, il se pourrait que ce pourcentage soit encore plus bas. Cela contribue à une augmentation de la fréquence des cultures OGM dans les rotations, ce qui se traduit par un usage plus fréquent du glyphosate et par conséquent, une augmentation du risque d’apparition de mauvaises herbes résistantes à cet herbicide.

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Dans le comté d’Essex, dans le sud-ouest de l’Ontario, les producteurs de grandes cultures doivent maintenant composer avec deux mauvaises herbes devenues résistantes : la grande herbe à poux et la vergerette du Canada. Le soya IP n’est plus un moyen de prévention, mais plutôt un moyen d’éradication.

Le soya IP ne pouvant être arrosé au glyphosate, il nécessite l’application d’autres classes d’herbicides, capables d’anéantir les mauvaises herbes résistantes au glyphosate.

Interrogé au sujet d’un possible regain de popularité du soya IP en 2014 en Ontario, le responsable des programmes de semences à la coopérative AGRIS, Scott Vandehogen a expliqué que le coût d’un programme d’herbicides dans un champ atteint par des mauvaises herbes résistantes au glyphosate est à peu près le même que celui d’un programme d’herbicides dans du soya IP (environ 100 $ l’hectare).

« Si vous avez le même coût pour les herbicides (pour une culture OGM), alors la prime pour le soya IP fait une grosse différence! », affirme Scott Vandehogen. En d’autres mots, tant qu’à payer pour des herbicides autres que le glyphosate, aussi bien cultiver des variétés qui vont procurer une prime.

D’après Scott Vandehogen, les primes pour le soya IP sont aussi rehaussées d’environ 20 % en Ontario pour la saison 2014. Dans les secteurs où les sols font en sorte que les rendements de maïs sont plafonnés à neuf à onze tonnes à l’hectare, le soya IP sera une alternative très attrayante, croit-il.

À lire aussi : Primes à la hausse pour le soya IP

À PROPOS DE L'AUTEUR

André Dumont

André Dumont

Journaliste

André Dumont est vidéaste et journaliste spécialisé en agriculture et agroalimentaire. Il collabore au Bulletin des agriculteurs depuis 2007.