Les pairies ont besoin d’azote!

Publié: 8 juin 2014

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Il y a quatre ans, Marcel Bisson s’était commandé de l’azote minéral pour une application de 100 unités sur une prairie de graminées d’une quinzaine d’hectares. Au moment de l’application, l’engrais s’est épuisé alors qu’il restait encore une bande d’une largeur de 45 mètres dans le champ. L’erreur s’est transformée en essai plutôt révélateur.

« Lors de la première coupe, la différence était à couper au couteau, raconte le producteur laitier de Val-Joli, en Estrie. Là où j’ai manqué d’engrais, le rendement était plus que de moitié inférieur. »

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Cette expérience est venue confirmer l’une de ses convictions : la fertilisation minérale dans les prairies de graminées est payante. « Appliquer 50 unités peut te couter 50 $ en calculant aussi le temps que tu y mets, mais tu vas chercher le triple, sinon le quadruple, en rendement et en qualité. »

Marcel Bisson fait partie des très bons producteurs de foin. Alors que la moyenne au Québec stagne à cinq tonnes de matière sèche à l’hectare, plusieurs producteurs en obtiennent huit, voire dix ou douze. Ils ont tous en commun une pratique : l’application d’azote minéral sur leurs prairies, en complément aux engrais organiques.

« Quand les fosses à lisier sont apparues au Québec, on y a vu une mine d’or, un moyen de couper dans les engrais. Les producteurs ont cherché à se fier entièrement sur leur lisier pour fertiliser et c’est peut-être pour ça que les rendements stagnent dans les plantes fourragères », affirme l’agronome Mario Gauthier, conseiller stratégique chez Valacta, dans le Centre-du-Québec.

L’augmentation des rendements des prairies est un axe central de la tournée de conférences Le défi des fourrages, de Valacta.

Les pistes d’amélioration sont nombreuses : meilleur choix d’espèces, ajustement du pH, réduction de la compaction et rotations plus courtes. Lorsque la base est maîtrisée et que les champs sont en bonne condition, c’est la fertilisation azotée qui fera la plus grande différence. Les lisiers ne sont plus suffisants.

Les lisiers de porcs sont plus riches en azote que ceux des bovins, mais les pertes sont toujours importantes au moment de l’application et dans les semaines suivantes. Les lisiers sont riches en phosphore et dans le cas des prairies de graminées, les besoins en azote sont largement supérieurs à ceux en phosphore.

Lire la suite : seulement du lisier?

 

 

À PROPOS DE L'AUTEUR

André Dumont

André Dumont

Journaliste

André Dumont est vidéaste et journaliste spécialisé en agriculture et agroalimentaire. Il collabore au Bulletin des agriculteurs depuis 2007.