Vous trouvez qu’il pleut beaucoup depuis que vous avez terminé vos semis? Eh bien, ici, dans le sud-ouest de l’Ontario, il pleut tout autant, sauf que plusieurs producteurs ont encore des centaines d’acres de soya à semer.

Henry Denotter cultive près de Kingsville, dans le sud du compté d’Essex, la région la plus au sud au Canada. Dans la nuit de lundi à mardi, il est tombé presque deux centimètres de pluie. « Ce champ aurait été prêt, mais avec la pluie qui est tombée, il faudra attendre jusqu’à samedi », dit-il, au volant de sa camionnette.
L’orage de ce début de semaine a provoqué des bris d’arbres. Certains bâtiments se sont effondrés. Et il est tombé suffisamment d’eau pour que la voiture de votre journaliste reste prise dans la boue d’un chemin dans un champ.
Pour se remonter le moral, Henry et son fils Jeremy m’ont montré un champ de maïs semé début mai, qui se débrouille plutôt bien. Le soya aussi se porte bien aussi. Il est semé sans travail de sol, exactement entre deux rangs de maïs dont le bas des tiges est encore debout.
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Il leur reste quelques centaines d’acres de soya à semer et ils espèrent qu’ils pourront s’y mettre avant le premier juillet.
Cultures affectées
Les pluies fréquentes du début de la saison font en sorte que l’eau stagne dans les champs, même dans ceux qui ont été nivelés et qui sont bien drainés.
Dans le nord du comté d’Essex, près du lac St-Clair, seuls les plus gros producteurs n’ont pas pu terminer leurs semis. Maurice Chauvin a terminé les siens, mais il observe une croissance plus lente à certains endroits.
C’est comme si le soya avait cessé de croître pendant quelques jours, pendant que le sol était gorgé d’eau, explique le producteur. Dans certaines baissières, le maïs est plus court, parfois même jaunit.
Présence française

Des secteurs de cette région du sud-ouest de l’Ontario ont été colonisés par des Canadiens-français il y a plus de 200 ans. Les ancêtres de Maurice Chauvin y sont venus au temps de la Nouvelle-France. Des documents attestent que la ferme familiale a été fondée en 1827.
Dans les villages de Pointe-aux-Roche, Saint-Joachim et Belle Rivière, les noms francophones sont partout : Tremblay, Mailloux, Guilbeault… Tous inscrivent leurs enfants à l’école française, mais nombreux sont ceux à ne plus parler français à la maison.
Le bureau adjacent à l’entrepôt de semences de Léo Guilbeault, non loin de Pointe-aux-Roches, est devenu un point de rencontre. À notre arrivée, il discutait avec deux producteurs francophones. « On se parle en français, et souvent en »franglais »! », dit-il en riant.
Léo Guilbeault a longtemps siégé aux conseils d’administration des Grain Farmers of Ontario et de l’Ontario Soil and Crop Improvement Association. Il est détaillant de semences Pioneer et cultive sur 1800 acres avec son beau-frère.
La région est classé à 3400 UTM, mais presque toute la semence vendue est autour de 3150 UTM.