Les unions agricoles du pays se sont rencontrées à Londres pour pousser le gouvernement à fournir plus d’aide à l’industrie laitière alors que les producteurs sont payés 25 % de moins que l’année précédente. La National Farmers Union (NFU) estime que la majorité des producteurs laitiers vendent désormais leur lait à un coût moindre que leur coût de production.
Les producteurs aux quatre coins du pays ont protesté contre les chutes de prix pendant plus d’une semaine. Il y a même des vidéos en ligne dans lesquels on les voit entrer dans des supermarchés et vider les étagères de lait. Un groupe de protestataires est même entré dans un supermarché à Stafford, au centre de l’Angleterre, avec deux vaches pour « montrer » à ces animaux à quel point leur lait est vendu à bas prix.
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« Si le prix du lait reste aussi bas, d’ici six ou douze mois, il ne restera plus de lait frais dans notre pays », soutient un des protestataires dans une vidéo publiée en ligne dans laquelle les clients semblent abasourdis. « Nous ne pouvons pas nous permettre de vendre le lait à ce prix-là. »
Selon le géant AHDB Dairy, la dégringolade des prix est due à une plus faible demande de la part de la Chine et à une guerre de prix entre les supermarchés britanniques. Cette année, plus d’un producteur laitier par jour a décidé de quitter l’industrie.
« Nos membres vivent une crise », a annoncé Meurig Raymond, président de la NFU. La NFU soutient que les producteurs des fermes d’élevage et des fermes laitières « sont confrontés à une crise financière ».
Les supermarchés britanniques ont livré une guerre de prix vicieuse ces dernières années, alors que le succès des chaînes à rabais Aldi et Lidl a poussé les marques les plus établies de l’industrie à réduire les prix de certains produits de base.
La NFU a annoncé que les marchands Tesco, M+S, Waitrose, Sainsbury’s et Co-op ont payé les producteurs en se basant sur le coût de production, mais que d’autres marchands tels que Morrisons, Asda, Aldi et Lidl n’ont pas fait de même.
La chute des prix a eu des conséquences internationales. Les producteurs de la Nouvelle-Zélande jusqu’en Irlande en arrachent dans ce nouvel environnement économique. L’agriculture, la pêche et la foresterie comptent ensemble pour 0,6 % du P.I.B. du Royaume-Uni.
Traduction de l’article de Kate Holton de Reuters publié dans Grainews.