
Cette semaine, le Forum des perspectives agricoles du USDA a présenté de nouvelles projections d’ensemencements pour les États-Unis ce printemps. D’entrée de jeu, les chiffres proposés ne sont pas très encourageants, sauf pour le blé : 90 millions d’acres pour le maïs, 82,6 pour le soya et 51 pour le blé.
C’est donc 2 millions d’acres de plus qu’en 2015 que les producteurs américains pourraient semer en maïs. Avec un rendement moyen de 160 à 163 boisseaux/acre, la prochaine récolte américaine a donc la capacité de se voir gonflée de 1,2 à 1,3 milliard de boisseaux de plus qu’en 2015 (32,5 à 33 millions de tonnes de plus).
Le son de cloche est un peu différent du côté du soya, qui propose une 2e année de recul de cette fois-ci 200 000 acres à 82,5 millions d’acres. Si la prochaine saison le permet, la récolte américaine pourrait ainsi jouer de l’ordre de 3,6 à 3,7 milliards de boisseaux (97,5 à 102 millions de tonnes), une baisse par comparaison aux record des deux dernières années, mais une récolte au-dessus de la moyenne des dix dernières années malgré tout.
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Dans certaines périodes intenses, comme celle-ci, on a l’impression qu’il y a plus de tâches que de ressources humaines. Tout devient une gestion des priorités.
Bref, excluant le blé qui année après année perd toujours la faveur des producteurs américains, l’année 2016-17 recèle encore la capacité de voir de bonnes récoltes à l’automne prochain.
Bien entendu, ceci n’est pas positif pour les perspectives de prix. Une première carte vient de tomber… mais la partie n’est certainement pas jouée d’avance à ce stade-ci.
En fait, ces nouveaux chiffres du USDA ne sont en eux-mêmes qu’un avant-goût très léger de ce qui nous attend. Dans les faits, il s’agit de projections, et non de véritables « intentions d’ensemencements » des producteurs américains qui, elles, seront annoncées le 31 mars prochain. Et, même si ces projections se confirment le 31 mars prochain, encore faut-il que la saison elle-même aux États-Unis soit favorable aux cultures, ce qui reste toujours un coup de dé contre les sautes d’humeur de Dame Nature.
L’exercice du USDA présenté cette semaine est intéressant et à ne pas prendre à la légère, mais ne peut donc être pris pour acquis. Il a cependant le mérite de nous rappeler par contre que nous avons devant nous un risque bien réel de voir à nouveau d’excellentes récoltes américaines à l’automne 2016. Il faut prévoir et ajuster notre plan de commercialisation en conséquence…