« Collusion » entre Monsanto et le gouvernement canadien sur le blé transgénique

Publié: 20 juin 2003

Ottawa (Ontario), 12 juin 2003 – Dans une lettre adressée à M. Lyle Vanclief, ministre de l’Agriculture du Canada, Greenpeace exhorte le gouvernement canadien de mettre fin à son partenariat avec l’entreprise américaine Monsanto dont l’objectif est la commercialisation du blé transgénique. Greenpeace demande qu’Ottawa protège les agriculteurs, les consommateurs et l’environnement en annonçant une interdiction immédiate du blé transgénique. Il y a environ une semaine, Monsanto a refusé une requête de la Commission canadienne du blé (CCB) pour qu’elle retire sa demande d’autorisation pour son blé transgénique Roundup Ready?.

Dans une sousmission envoyée au Comité permanent de l’agriculture, Greenpeace a fourni de nombreuses preuves sur les relations étroites entre Monsanto, Agriculture et agro-alimentaire Canada (AAC) et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Des représentants de ces trois instances témoignent aujourd’hui devant le Comité permanent de l’agriculture de la Chambre des Communes.

L’AAC, partenaire de Monsanto dans le développment du blé transgénique Roundup Ready?, finance une partie de la recherche. L’ACIA, une division d’AAC, a pour mandat d’approuver la requête de Monsanto. En 2001, la Société royale du Canada concluait que le gouvernement était en conflit d’intérêts tant à la fois le promoteur et le régulateur de l’industrie agrobiochnologique.

« Il est grand temps que le gouvernement canadien recentre ses priorités en protégeant les intérêts des agriculteurs, des citoyens et de l’environnement plutôt que ceux de Monsanto », affirme Éric Darier, responsable de campagne pour Greenpeace.

Un sondage récent révèle que près de 2/3 des gens au Canada ne veulent pas manger de blé transgénique. La plupart des groupes d’agriculteurs s’y opposent et leur clientèle qui représente plus de 80 % du marché du blé canadien ont clairement fait savoir qu’ils n’en?achèteraient pas. De plus, plusieurs acheteurs de blé canadien conventionnel n’achèront pas ce blé si le Canada cultive le blé GM. La raison invoquée est la contaminiation inévitable due à l’impossibilité de séparer le blé transgénique du blé blé non-transgénique.

« Les consommateurs ne veulent pas de blé transgénique, ni les agriculteurs, ni les marchés extérieurs », constate Éric Darier. « Il est temps que le ministre de l’Agriculture Lyle Vanclief reconnaisse que son gouvernement agit en cullusion avec Monsanto dans le dossier du blé transgénique et qu’il doit y mettre fin immédiatement. »

Le 6 juin derner, des militantes et militants de Greenpeace ont mis en quarantaine la ferme expérimentale d’AAC située à Morden au Manitoba afin d’attirer l’attention sur les liens étroits et scandaleux entre le gouvernement et Monsanto. La ferme expérimentale de Morden est l’un des sites où auront lieu, en 2003, des essais en champ du blé transgénique de Monsanto.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Agriculture Canada
http://Aceis.AGR.CA/

Greenpeace Canada
http://www.greenpeacecanada.org/

Monsanto
http://www.monsanto.com/

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