Le jour du scrutin avance à grand pas. Les élections visant à élire le prochain gouvernement fédéral auront lieu le 28 avril prochain, mais les bureaux de vote seront ouverts dès le 18 avril jusqu’au 20 avril pour le vote par anticipation.
Les tensions avec les États-Unis ont mis de l’avant des sujets agricoles, tels que la gestion de l’offre. Les enjeux en agriculture sont toutefois beaucoup plus nombreux et complexes, surtout pour un pays aussi diversifié que le Canada.
En date du 17 avril, seul le Bloc Québécois et le Parti vert avaient rendu publique leurs plateformes électorales. L’UPA a cependant invité quatre des principaux partis à livrer leurs priorités en agriculture lors d’une rencontre ayant eu lieu à Lévis le 15 avril.
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Voici donc les grandes lignes des promesses reliés à l’agriculture pour la présente élection :
Parti libéral du Canada
- Le parti a indiqué que la question de l’offre n’était pas négociable lors d’une prochaine renégociation de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique. Il veut plutôt faire la promotion et défendre le système de quotas.
- Mesures déjà proposées avec la mise en place des tarifs américains, Agriculture et Agroalimentaire Canada a bonifié le programme Agri-stabilité avec un taux d’indemnisation qui est passé de 80 à 90%.
- Augmenter le financement pour les nouveaux marchés agricoles de 3M $.
- Le parti veut mettre en place un fonds de 200 M$ pour favoriser la transformation alimentaire.
- Un fonds de 300 M$ serait mis en place pour les initiatives en agromarketing.
- Mise en place d’une nouvelle limite des prêts garantis de 500 000 $ à 1 M $ pour la relève agricole et les nouveaux venus dans le secteur.
- Réduction des GES via le Fonds de 30 M$ pour les technologies propres.
Bloc Québécois
Les promesses du Bloc s’articulent sur trois axes : la souveraineté alimentaire, la résilience et la transparence.
- Le parti s’engage à redéposer dès la première semaine de débats au Parlement le projet de loi C-282 visant à protéger la gestion de l’offre.
- Faciliter le commerce entre provinces.
- Favoriser la transformation alimentaire en région (abattage, 2e transformation fruits et légumes, etc.) en considérant les dépenses nécessaires comme des infrastructures.
- Travailleurs étrangers temporaires : réduire la paperasse pour le recours à des TET, limiter à 30% la proportion des TET parmi la main-d’œuvre agroalimentaire, permettre les permis ouverts en incluant le respect du contrat de service.
- Étendre à la famille proche (neveux et nièces) pour le transfert d’entreprise, selon le projet de loi C-208.
- Collectivisation du risque, pour représenter les sommes investies par les fermes.
- Ramener l’imposition du gain en capital, avec l’exception du secteur agricole.
- Rétribution des bons gestes environnementaux.
Parti conservateur du Canada
- Diminution de la lourdeur administrative.
- Diminuer les restrictions pour les travailleurs étrangers temporaires et moratoire de trois ans sur les restrictions en place limitant à 10% le nombre de TET dans les postes les moins bien rémunérés dans certains secteurs.
- Faciliter le temps partiel par les ainés.
Nouveau parti démocratique
- Protéger la terre avec un projet de loi visant la protection des sols et des terres agricoles.
- Aider les travailleurs étrangers temporaires à devenir des résidents permanents.
- Réduire le coût des aliments en limitant les prix de certains d’entre eux, soutien aux épiceries locales et surveillance des profits des grandes chaines d’épicerie.
Parti vert
Le Parti vert consacre plusieurs éléments à l’agriculture qui se résument en cinq axes: renforcer les systèmes alimentaires locaux et régionaux et la protection des agriculteurs, l’agriculture durable et résiliente aux changements climatiques, les droits des travailleurs agricoles, le bien-être animal et la protection des terres et des semences.
- Le premier axe vise à développer les infrastructures de transformation et de revente à plus petite échelle, enlever les barrière au commerce entre province, remplacer le tiers des importations par de la production nationale et interdire la spéculation des terres.
- le deuxième axe s’articule autour d’une agriculture régénératrice, qui séquestre le carbone et vise des pratiques plus résilientes en rapport avec les changements climatiques. Cela comprend le rétablissement du Programme de réhabilitation des prairies, les plans environnementaux pour les fermes, l’élargissement du Réseau national de surveillance des pesticides et augmenter la surveillance réglementaire par l’ARLA (Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire), l’ACIA (Agence canadienne d’inspection des aliments) et Santé Canada. Le parti vise réduire de 50% l’utilisation de pesticides agricoles et d’herbicides non sélectifs d’ici 2030. La réforme des programmes de gestion des risques d’entreprise pour le renforcer est aussi évoqué.
- Le volet sur les travailleurs étrangers temporaire vise à protéger les droits des TET, accorder des permis ouverts et permettre la résidence permanente.
- Le parti créerait un ministère indépendant responsable du bien-être et de la sécurité des animaux, séparé de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Des normes nationales seraient établies pour l’élevage, le transport et l’abatage. Les entreprises agricoles seraient incitées à se tourner vers la production végétale plutôt qu’animale.
- Le parti souhaite également rétablir l’Inventaire des terres du Canada et interdire la vente à des intérêts étrangers. Il permettrait également aux producteurs d’utiliser leurs propres semences.
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